Leur société

Candidats de gauche : en mal de rassemblement

Le 15 janvier, Christiane Taubira a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle. Selon elle, ce n’est pas une candidature de plus, mais une candidature visant au rassemblement de la gauche car elle acceptera les résultats de la « primaire citoyenne », ce que les autres candidats refusent.

Une partie des électeurs traditionnels de la gauche regrettent en effet l’absence d’une candidature unique qui permettrait de rassembler leurs suffrages et, espèrent-ils, de créer une dynamique lui permettant de figurer au second tour. Mais quelle politique une telle candidature proposerait-elle ? Taubira n’est pas avare de grandes phrases sur la solidarité, l’espérance, les valeurs communes et l’on en passe, mais on cherche en vain les propositions concrètes de cette ancienne ministre de Hollande, si ce n’est celle d’un smic à 1 400 euros, qui est la même que celle de Mélenchon et qui ne va pas loin.

Mélenchon, de son côté, rétorque que la candidature de rassemblement ne peut être que la sienne et en est à ajouter aux hologrammes de ses meetings de nouveaux gadgets « olfactifs et immersifs », comme s’ils pouvaient remplacer le contenu politique. Le discours prétendument rassembleur est le même, gadgets en moins, du côté d’Anne Hidalgo pour le PS ou de Yannick Jadot pour Europe Écologie Les Verts.

Il n’y a là que des tentatives dérisoires, de la part de candidats de plus en plus nombreux, pour se rejeter la faute de l’absence d’unité. En réalité, lorsque dans le passé un candidat de la gauche s’est trouvé en position de l’emporter, c’est parce qu’il se trouvait au sein de celle-ci une force, en l’occurrence le Parti socialiste, pouvant imposer son hégémonie aux autres et donner l’illusion qu’avec lui à la présidence, un changement serait possible. C’est bien cette situation qu’aucun discours, aucune manœuvre, ne suffiront à recréer.

De Mitterrand à Hollande, les présidents et gouvernements se réclamant de la gauche, de la social-démocratie, ont tenu les rênes comme la situation économique l’exigeait pour que les intérêts des capitalistes soient préservés. Ils ont accepté, voire devancé les reculs, les attaques antiouvrières qui leur semblaient nécessaires. Après les promesses et les illusions créées, la déception, l’écœurement ont gagné leurs électeurs, passés ou potentiels.

Alors cette expérience du passé est là et l’électorat populaire dans sa majorité ne l’a pas oubliée. Les pitoyables tentatives des Hidalgo, Jadot, Taubira et autres pour la faire oublier et se poser en nouveaux sauveurs ne peuvent cacher qu’ils ne sont que des marchands d’illusions, voire de simples hologrammes.

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