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Dans les entreprises
Thales Groupe : mobilisés contre les suppressions d’emplois
Mardi 18 janvier, les salariés du groupe Thales, géant mondial de l’électronique civile et militaire, se sont rassemblés à plus d’une centaine à l’appel de la CGT devant le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance.
Ils protestaient contre les suppressions d’emplois prévues par la direction, qu’elle emballe dans un projet appelé « Vision 2025 ».
Différents secteurs étaient représentés comme avionics, l’aéronautique, le spatial, l’identité et la sécurité numérique, ainsi que différents sites comme Pont-Audemer dans l’Eure, Moirans en Isère, Thonon-les-Bains en Haute-Savoie, Vélizy dans les Yvelines, Meudon dans les Hauts-de-Seine.
Plus que « vision 2025 », c’est « Vision 141 », répondent les salariés en colère de Thonon-les-Bains pour faire savoir combien d’entre eux sont menacés de perdre leur emploi. Les remarques de la direction, qui leur déconseille de faire du bruit sur ce point, ne les arrêtent pas. Et pour cause, comme le rappelait l’un des présents au rassemblement : si le site de Thonon n’a pas encore fermé et n’a pas encore supprimé les postes, c’est grâce à la mobilisation des salariés qui dure et met des bâtons dans les roues à ceux qui veulent avancer vite dans leur plan. Au même moment, un débrayage était d’ailleurs prévu sur le site.
Les travailleurs de l’usine de cartes SIM de Pont-Audemer étaient une cinquantaine à avoir fait le déplacement. Un débrayage était également organisé sur place. C’était auparavant l’usine Gemalto, rachetée il y a deux ans et demi pour 5 milliards d’euros rubis sur l’ongle par Thales, qui promettait alors de ne pas toucher aux emplois. Autant dire qu’au vu des promesses de rachat que défendent certains élus locaux, ou qui transparaissent dans les solutions de la direction pour sauver les emplois, les travailleurs ont toutes les raisons de se méfier. Ils ont vu avec Thales ce que sont les promesses de patron. La réalité est que les dirigeants de Thales et les gros actionnaires décident tout seuls que tel ou tel secteur n’est pas assez rentable pour eux, exigeant des dividendes de plus en plus gros à coups d’attaques de plus en plus fortes sur les emplois, les salaires et les conditions de travail.
Les salaires n’étaient pas en reste dans les discussions et les interventions. À Méru, dans l’Oise, des débrayages sur les salaires ont commencé jeudi 6 janvier avec 70 grévistes, et ailleurs ils se préparent.
Pour beaucoup de salariés, c’est « droit dans le mur pour nous si on laisse faire ». Ils ont décidé de préparer la journée de grève et de manifestation interprofessionnelle du 27 janvier en s’adressant le plus possible à leurs collègues pour les convaincre de se saisir de l’occasion pour contester.
Correspondant LO