Leur société

Réforme de l’APL : aux dépens des plus pauvres

Le ministère du Logement a publié le 22 juillet un premier bilan de la réforme des APL entrée en vigueur le 1er janvier.

Le nouveau mode de calcul, basé sur les revenus des douze derniers mois et non plus sur ceux des deux dernières années, était présenté comme plus juste, car il était censé coller davantage aux revenus réels des allocataires. La véritable motivation était pourtant claire : le gouvernement en attendait 750 millions d’euros d’économies. Le bilan dépasse ses attentes, car l’État devrait verser 1,1 milliard d’euros d’APL en moins en 2021.

Ce sont 1,37 million d’allocataires qui ont vu leur APL diminuée en moyenne de 73 euros, et 374 000 personnes ont perdu tous leurs droits aux APL à la suite de la mise en place de la réforme. Les jeunes travailleurs, dont le premier salaire va immédiatement faire baisser leur APL, sont parmi les grands perdants.

La ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, prétend que cela s’explique par le fait que les gens se seraient moins appauvris que prévu. Le gouvernement Macron poursuit en fait sa politique d’économies sur le budget logement. Entre la baisse de 5 euros par mois des APL décidée en 2017, le gel de la revalorisation de l’allocation en 2018 et les réformes des HLM, il avait déjà réalisé sur quatre ans environ 10 milliards d’euros de coupes. Le gouvernement se vante d’ailleurs que le budget logement est le principal contributeur aux baisses des dépenses de l’État depuis 2017.

Voler dans les poches et les caisses des plus pauvres pour offrir plus de milliards aux capitalistes, tel est le rôle de l’État dans une société capitaliste incapable de régler la question du logement pour les familles populaires.

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