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Leur société
Enseignement supérieur : les places manquent partout
Le 17 juillet, environ 66 000 bacheliers, soit près de 10 % du total, étaient sans proposition d’affectation pour la rentrée, sans compter tous ceux qui ne seront pas satisfaits de l’orientation attribuée. Les plus touchés sont les jeunes des milieux populaires, comme ceux qui ont passé un bac professionnel.
Et il n’y a pas que les bacheliers de cette année qui manquent de places. Le 2 juillet, 2 000 étudiants en master ont adressé une pétition à la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, pour protester contre le manque de places dans les universités. Certains étudiants ont postulé pour des dizaines de masters sans arriver à trouver où continuer leurs études. Les responsables d’une filière ont par exemple déclaré avoir reçu 170 demandes, pour 25 places. Les étudiants sont placés sur liste d’attente, ce qui leur interdit tout recours, puisqu’ils ne sont pas officiellement refusés.
La ministre a créé en urgence trois à quatre mille places supplémentaires, seulement pour les masters les plus demandés, et une nouvelle plateforme numérique pour mieux affecter les étudiants.
Même dans les Institut de formation aux soins infirmiers (IFSI), une des formations les plus demandées sur Parcoursup, le gouvernement ne propose que mille places supplémentaires. Le pays comptant plus de 1 300 établissements publics de santé, cela fera, dans trois ans, moins d’une infirmière supplémentaire par hôpital. Des bacheliers qui voulaient faire cette formation n’ont pas été acceptés, alors que les besoins en personnel soignant sont encore plus criants depuis l’épidémie.
D’une façon plus générale, selon l’intersyndicale de l’enseignement supérieur, il faudrait construire trois universités et embaucher plus de 9 000 enseignants pour répondre aux demandes. Mais le gouvernement consacre ses milliards au grand patronat et aux actionnaires des grands groupes capitalistes. Loin de vouloir mettre fin à la pénurie, il la gère.