Dans les entreprises

À Clermont-Ferrand, plus de mille postes visés

Contrairement à ce qu’affirme la direction de Michelin, tous ses sites en France sont concernés, notamment à Clermont-Ferrand, où plus d’un millier de postes vont disparaître, tant dans les bureaux, les services administratifs que dans les ateliers.

Faire augmenter la productivité de 5 %, sous le prétexte usé jusqu’à la corde de la concurrence étrangère, vise à satisfaire les actionnaires.

Depuis des années, les travailleurs ont pu voir les résultats des plans dits sociaux précédents : les fermetures d’usines, la baisse continuelle des effectifs et l’aggravation de leurs conditions de travail. Cela se traduit également au quotidien par des situations folles : des salariés dont le poste est supprimé passent leur journée à chercher un nouvel emploi dans un autre service, à côté d’un collègue qui ploie sous la surcharge de travail.

Tout cela se fait avec le soutien complaisant de nombre d’élus, notamment du président de la région Laurent Wauquiez ou du maire socialiste de Clermont-Ferrand qui félicite Michelin pour sa « bienveillance ». On ne les entend pas crier au patron voyou ou à l’assassinat, comme lorsque l’entreprise japonaise Bridgestone annonce 900 suppressions d’emplois. Ces gens-là sont d’autant plus serviles avec les patrons que ceux-ci sont français ; mais ils ne sont jamais bienveillants avec les travailleurs, quelle que soit leur nationalité.

Michelin prétend créer autant d’emplois qu’il en supprime, notamment en créant une pépinière d’entreprise, le Parc Cataroux. Mais la première accueillie, Carbios, ne fait que transférer une quarantaine de salariés de Riom et La Pardieu sur ce site. Et qui peut croire aux promesses du PDG, Florent Menegaux, qui promet qu’il n’y aura aucune fermeture d’usine ? Lors de l’arrêt de la production poids lourds à Tours en 2013, Michelin promettait de faire de l’usine de la Roche-sur-Yon une grande usine de production de pneus poids lourds. En 2019, elle fermait à son tour.

Des salariés relèvent la tête et refusent de se taire. Ainsi, un débrayage a eu lieu à l’usine clermontoise de La Combaude, dès l’annonce des suppressions de postes, à l’initiative de plusieurs dizaines d’ouvriers inquiets du non-remplacement de leurs camarades. Les travailleurs n’ont pas à être dupes des discours des dirigeants qui cherchent à les endormir en leur faisant croire que « leur » usine n’est pas concernée. C’est ensemble qu’ils devront lutter.

Ces dix dernières années, le dividende distribué par action a été multiplié par 3,85. Il faut imposer de prendre sur les profits passés et présents et sur les fortunes accumulées par les gros actionnaires, en particulier la famille Michelin, pour le maintien de tous les emplois et du salaire de tous !

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