Leur société

Budget de l’éducation : provocation et vieilles ficelles

Le 26 janvier, la plupart des syndicats enseignants, CGT, FSU, FO, Sud ainsi que l’Unef, le syndicat des étudiants, appellent à la grève pour l’emploi, les salaires, les conditions de travail et d’études.

Il y a de quoi : les 2 000 emplois supplémentaires pour dédoubler les classes dans le primaire, les 4 000 emplois nouveaux d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), promis par le ministère, seront contrebalancés par plus de 1 800 suppressions de postes dans le secondaire, alors qu’on s’attend à 43 000 élèves supplémentaires dans les collèges et les lycées à la rentrée 2021.

Quant à la revalorisation salariale, « juste reconnaissance de la nation » au personnel de l’éducation, selon le ministre Blanquer, elle touchera à peine un tiers des titulaires et ne représente que 20 % de ce qui a été perdu en dix ans d’inflation. Les AESH, eux ou plus souvent elles, n’ont droit pour l’écrasante majorité qu’à des temps partiels payés autour de 800 euros mensuels.

Bon prince, Blanquer propose à chacun un moyen d’améliorer sa rémunération individuelle avec les heures supplémentaires, qui devraient équivaloir à 3 000 emplois ! On imagine d’avance les pressions qui s’exerceront pour faire accepter des horaires et des emplois du temps impossibles pour le personnel et pour les élèves.

S’ajoutant à la pagaille dans la gestion du confinement et du déconfinement, insupportable pour les élèves et les étudiants, pour les enseignants et pour les parents, les mesures de Blanquer, accompagnées d’une bonne dose d’autosatisfaction, ont un air de provocation.

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