Ehpad Korian – Bruay-sur-l’Escaut : les gangsters de “l’or gris”21/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2725.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ehpad Korian – Bruay-sur-l’Escaut : les gangsters de “l’or gris”

La direction de l’Ehpad-Korian Le Halage de Bruay-sur-l’Escaut, dans le Nord, mène la guerre depuis plusieurs mois pour tenter d’empêcher la colère des agents de s’exprimer.

Ces derniers, ainsi que les résidents, ont payé très cher le retard dans la distribution des masques et moyens de protection au début de l’épidémie de Covid-19.

Entre le 21 mars, date à laquelle deux tests positifs ont été avérés chez les résidents, et le 24 mars, aucun moyen de protection n’a été distribué aux salariés. Seul le cuisinier a eu le droit de prélever un masque sur le stock FFP2 qui dormait dans les armoires de l’Ehpad. Mais comme le déclare un agent : « Chez Korian, tout est conditionné par l’argent. On sait que le directeur a un fixe et une part variable, alignée sur les économies qu’il va faire dans son établissement. Cette pression financière génère des dérives. » En temps normal, cela se traduit par des restrictions perfides, comme des pains au lait supprimés au petit déjeuner ou des briques de jus de fruit rationnées à un litre pour vingt résidents. Mais, en temps d’épidémie, cela devient criminel.

Le bilan à Bruay-sur-l’Escaut se chiffre à plus d’une dizaine de décès liés au Covid et à une majorité du personnel contaminé. Les choix de la direction par la suite, en termes de tests et d’adaptation au contexte sanitaire, ont été constamment dictés par l’objectif du maintien, voire de l’augmentation des bénéfices, même au plus fort de l’épidémie. Cela ne peut que choquer, jusqu’aux familles des résidents, qui payent pourtant leurs chambres au prix fort ! La colère se répand et des plaintes ont été déposées contre Korian dans plusieurs régions de France.

Pour tenter d’étouffer le mécontentement, la direction ne recule devant rien : constitution de dossiers bidons pour licencier les militants syndicaux, intimidations, double discours, culpabilisation, coups tordus... Il faut faire des exemples et montrer aux salariés que contester peut leur coûter cher.

Pourtant confrontés depuis longtemps à une gestion autoritaire, beaucoup d’agents n’imaginaient pas une telle violence. C’est à ce prix-là que les actionnaires du groupe, comme le Crédit agricole ou Malakoff Médéric, comptent bien continuer à s’enrichir en imposant des conditions de vie et de travail abominables. Heureusement, les agents qui se sont mis en grève pour la première fois au mois de mai, puis à nouveau au mois de juin, ne comptent pas se laisser faire. Il en est de même pour les agents licenciés et mis à pied, qui ne comptent pas partir la tête basse. Les profiteurs n’ont pas fini d’en entendre parler !

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