Dans les entreprises

ADP : tous sont attaqués

Les salariés d’ADP sont 4 000 sur les 80 000 de Roissy. À part Air France, les autres sont éclatés en une multitude d’entreprises, parfois filiales de grandes, et partout, les patrons sont à l’offensive.

Ainsi dans le cadre du chômage partiel, les salariés d’Acna, qui font le ménage dans les avions, ont reçu des papiers demandant de choisir entre travailler à 50 %, à 100 % ou rester à la maison. Il manquait juste la case « partageons le travail, payés à 100 % ! » À City One, le service « Bienvenue à Paris », les salariés se demandent si ce n’est pas « Bienvenue à Pôle emploi » : les deux tiers ont déjà été licenciés ou non renouvelés, d’autres ont vu leur contrat modifié, et ils n’ont pas d’informations pour la suite. Cette petite structure est filiale d’Atalian (ex-TFN, nettoyage, maintenance) qui emploie 90 000 personnes dans le monde.

Les patrons utilisent le chômage partiel contre les salaires. Ainsi chez Séris (les agents qui contrôlent les bagages et les passagers avant les salles d’embarquement), la direction a proposé de supprimer deux primes (PPI et PASA, l’équivalent d’un 13e mois) pour les deux prochaines années. Elle prétend qu’ainsi elle maintiendrait l’indemnisation du chômage partiel et ne licencierait pas. Un chantage doublé de mensonge, car un décret récent l’autorise à licencier quand même.

Chômage partiel ou pas, sur la zone, le jeu de Monopoly continue : ADP fait valser les sous-traitants au gré des appels d’offres. Séris en a perdu un au Cargo d’Air France. Il a fallu batailler pour que celui qui a gagné, Securitas, reprenne tout le personnel. Les plannings ont quand même été chamboulés et des salariés déplacés, laissant d’autres en chômage.

Il faudra se regrouper et lutter ensemble contre les patrons d’ADP et de la zone. Il n’y a aucune raison d’accepter de faire des sacrifices alors que les patrons n’ont jamais partagé leurs profits.

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