Fusion Alstom-Bombardier : quelles garanties pour les travailleurs ?05/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2714.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fusion Alstom-Bombardier : quelles garanties pour les travailleurs ?

La commission de Bruxelles a entériné le 31 juillet l’achat de la branche transports ferroviaires du groupe canadien Bombardier par le français Alstom. La direction du groupe et le gouvernement français affirment que l’opération permettra de constituer un géant industriel capable de rivaliser avec son concurrent chinois, numéro 1 mondial du ferroviaire.

Durant près d’un siècle d’existence, Alstom (initialement Alsthom) a fabriqué à peu près tout ce que l’industrie mécanique est capable de produire, participant à divers conglomérats, rachetant, étant racheté, ouvrant des usines et les fermant comme on referme sa tabatière, sur tous les continents. Aujourd’hui comme hier, le groupe, quelles que soient sa forme et ses productions, n’a qu’un métier, servir ses actionnaires.

Ainsi Alstom s’est récemment recentré sur le ferroviaire, produisant des TGV pour la SNCF. Ce sont ces commandes étatiques qui ont permis au groupe de garnir une trésorerie capable de sortir aujourd’hui les six milliards d’euros nécessaires au rachat de Bombardier. Les dividendes des actionnaires d’Alstom sont ainsi en raison inverse des dettes de la SNCF.

L’achat de Bombardier est un épisode de plus de ce Monopoly capitaliste, avec cette fois-ci un groupe chinois dans le rôle de l’ogre. Pourtant ce n’est pas ce dernier, d’ailleurs lié dans des co-entreprises aussi bien à Alstom qu’à Bombardier, qui menace les travailleurs, mais leur propre patron. La fusion s’accompagne déjà de la mise en vente de deux usines, un site Bombardier à côté de Berlin et l’usine Alstom de Reichshoffen, dans le Bas-Rhin, rachetée à De Dietrich en 1998. Le patron d’Alstom et le gouvernement ont assuré qu’ils seront vigilants quant à la reprise des 760 salariés de Reichshoffen, mais il n’y a aucune garantie sur leurs emplois.

Les plus de 76 000 salariés du groupe sont en fait dans la même situation. Le PDG du groupe Alstom a certes affirmé que l’entreprise aurait besoin de tout le monde car, dit-il, le ferroviaire va connaître un nouveau développement dans le cadre de la transition écologique. Mais les travailleurs devraient savoir que ce monsieur ne s’intéresse ni au ferroviaire, ni au savoir-faire des ouvriers et encore moins à leurs emplois, ni à la transition écologique, ni à quoi que ce soit d’autre que les dividendes versés aux actionnaires. Et, depuis longtemps déjà, les dividendes s’obtiennent entre autres en réduisant la masse salariale.

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