Masques : de la pénurie lamentable à la surproduction ridicule10/06/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/06/2706.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Masques : de la pénurie lamentable à la surproduction ridicule

Il y aurait aujourd’hui 40 millions de masques lavables de fabrication française ne trouvant pas preneur, et les patrons qui s’étaient jetés sur l’affaire se disent au bord de la faillite. Pourtant, au début de l’épidémie, tout le monde courait après les masques, parce que l’administration n’avait plus de stocks et avait un net retard à l’allumage pour en constituer de nouveaux. Le gouvernement décrétait alors, contre tous les avis médicaux, qu’en porter ne servait pas à grand-chose.

Le masque devint un produit de contrebande et de spéculation. Les États se les volaient les uns aux autres, des margoulins établissaient de faux certificats, les soignants se débrouillaient avec les moyens du bord. Des entreprises du textile se lancèrent dans la fabrication, encouragées par l’administration. Elles comptaient sur un marché prometteur et une rente assurée. Mais, en quelques semaines, sous l’effet cumulé du recul de l’épidémie, de l’importation en masse de masques jetables et de leur distribution par les entreprises et les collectivités locales, le marché s’est effondré.

Le gouvernement, cherchant à s’adresser à des spécialistes, a demandé aux patrons d’une des entreprises concernées, le Slip Français, de trouver une solution. Mais le recours à des professionnels de l’élastique risque de ne pas suffire à maîtriser ces errements de l’économie capitaliste.

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