Dans les entreprises

Air France-KLM : crise ou pas, un patron bien servi

Air France-KLM se plaint d’avoir perdu près de deux milliards d’euros à cause du gel du trafic aérien mondial, et annonce comme inévitable un vaste plan de suppressions d’effectifs parmi ses 45 000 salariés.

L’État français et l’État néerlandais, ses deux principaux actionnaires, lui promettent entre 9 et 11 milliards d’euros d’aides publiques pour renflouer ses caisses.

C’est dans ce contexte que l’assemblée générale des actionnaires d’Air France-KLM vient de se tenir exceptionnellement à huis clos – officiellement pour des raisons de sécurité, mais aussi sans doute pour éviter que trop de ses décisions ne transpirent à l’extérieur. Elle a donc pu approuver sereinement la rémunération de son directeur-général et patron de fait, Benjamin Smith, pour l’exercice 2019. Sa rémunération fixe s’élève à 900 000 euros. À cela il faut ajouter sa rémunération variable : 768 456 euros. Mais la direction d’Air France-KLM a précisé, sans doute de crainte que cela ne jette de l’huile sur le feu auprès de son personnel en chômage partiel, que le versement de cette part variable était différé à fin 2020, prétendument en solidarité avec les salariés du groupe. C’est dans un même souci que Ben Smith avait récemment annoncé qu’il renonçait à sa part variable pour 2020… alors qu’à cause de la crise elle n’aurait de toute façon pas été bien élevée.

Quant à sa rémunération variable dite de long terme, qui devrait lui être versée en 2022, elle se monte quand même à 2 millions d’euros.

Bizarre, il ne s’est pas contenté des applaudissements de ses actionnaires.

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