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Dans les entreprises
Sevelnord – Valenciennes : la production s’emballe, les travailleurs débrayent
Sevelnord, à Hordain près de Valenciennes, fabrique des utilitaires. La reprise a montré que le groupe PSA dont il fait partie n’avait pas de parole, on le savait déjà ! Les deux premières semaines devaient se faire au ralenti.
Mais dès la fin de la première semaine, la direction a annoncé que le carnet de commandes était brutalement passé à 15 000 véhicules.
Ce fut donc le retour à deux équipes de jour et aux croisements de deux postes qu’il fallait soi-disant éviter. Les distances sur chaîne ont été abandonnées puisque celle-ci tournait à nouveau à cadence accélérée. Restaient les masques et les visières, encore plus difficiles à supporter avec la cadence et la chaleur.
Mais en plus, le 27 mai, tous ont constaté des pertes importantes sur leurs fiches de paie : la régularisation d’un trop perçu, selon la direction. Beaucoup s’attendaient à 70 euros. Mais c’était plus souvent 200 ou 300 euros en moins, d’un seul coup. Ceux qui travaillaient en équipe de nuit, supprimée par la direction, perdaient jusqu’à 700 euros.
En fin d’équipe de l’après-midi, en bout de chaîne, 150 travailleurs ont débrayé dès la distribution des fiches de paie. Aucun syndicat n’y avait appelé, mais les travailleurs, excédés, n’en ont pas eu besoin pour décider d’arrêter le travail et réclamer des comptes.
C’est aussi ce soir-là que la direction a annoncé en CSE de nombreux samedis travaillés en juin, juillet et jusqu’en août, le lundi de Pentecôte travaillé, et seulement deux semaines de congés payés d’été au lieu de trois l’an dernier.
Le lendemain, d’autres secteurs ont débrayé et des assemblées ont eu lieu sur le parking. Des travailleurs étaient furieux parce que leurs vacances étaient réservées et qu’il n’était pas question de les abandonner pour faire des voitures. De plus, on était déjà passé de quatre à trois semaines en août il y a quelques années. C’était déjà un recul, alors deux semaines…
Le mécontentement est bien là. La direction essaie de multiplier les réunions pour calmer le jeu. Elle évoque des avances sur salaire, encore une manière d’essayer d’obliger les travailleurs à quémander ce qui leur est dû. Elle propose par contre d’accorder une semaine supplémentaire à ceux qui pourront justifier de réservations effectuées avant le 28 mai.
La direction a voulu cogner fort, et seule notre détermination pourra l’obliger à reculer. Les travailleurs n’ont pas de carnet de commandes à remplir, juste leur salaire et leurs congés à défendre…