Toyota – Onnaing : la reprise sans les travailleurs, ce ne sera pas possible !15/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2698.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota – Onnaing : la reprise sans les travailleurs, ce ne sera pas possible !

Le 11 avril, la direction de Toyota annonçait à la presse et en réunion de CSE que la reprise du travail à l’usine d’Onnaing aurait lieu le 21 avril, et ce, de manière obligatoire, pas au volontariat, et avec l’aval des autorités gouvernementales.

Il aurait été urgent de produire 35 000 véhicules déjà commandés… alors que le parking des expéditions déborde de milliers de voitures et que les concessions automobiles sont fermées ! Il fallait aussi démarrer au plus tôt la production du nouveau modèle de la Yaris.

La CGT de l’usine avait voté contre cette reprise et les autres syndicats refusé de prendre part au vote.

Mardi 14 avril, au lendemain de l’intervention de Macron annonçant la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai, en réunion de la Commission santé-sécurité et conditions de travail (CSSCT), la direction présentait aux syndicats les mesures de sécurité prévues : deux masques chirurgicaux par jour, une bouteille de 100 ml de gel hydroalcoolique, des visières pour les postes où l’on travaille les uns sur les autres, la suppression des restaurants, des machines à café, des vestiaires, des micro-ondes, des frigos et des fontaines à eau. La CGT n’a pas validé les mesures présentées au CSSCT, en refusant d’être complice de la rupture anticipée du confinement opérée par Toyota.

Dès mardi 14 au matin, la direction demandait aussi que les chefs téléphonent pour dire à chaque ouvrier que la reprise du 21 avril était obligatoire, que ceux qui ne voulaient pas revenir avaient le choix entre un arrêt maladie prescrit par le médecin traitant, ou un pointage en absence injustifiée pouvant conduire au licenciement.

Autant dire que pour les ouvriers qui reçoivent ces appels, cela ne passe pas et qu’il y a de nombreuses protestations.

Rien ne justifie, à part les profits de Toyota, de faire prendre à des milliers de salariés le risque de se regrouper dans une usine pour produire des voitures et de risquer d’accélérer la propagation du virus. Ce serait aller à l’encontre de toutes les recommandations des soignants qui répètent que le confinement est actuellement encore le seul moyen d’éviter d’augmenter significativement le nombre de contaminations, alors que les hôpitaux sont saturés ou au bord de la saturation.

Alors que bien des travailleurs de la santé ou de l’aide à la personne manquent de masques, Toyota annonce aussi disposer de 50 000 masques chirurgicaux et qu’il pourrait en distribuer 50 000 par semaine aux travailleurs de l’usine pour produire des voitures.

La direction ne peut faire croire qu’il n’y aurait aucun risque à s’entasser à 1 500 par équipe dans une usine qualifiée de « compacte » par Toyota lui-même. Le refus de reprendre la production le 21 avril est très largement partagé par les travailleurs, y compris par les 1 400 en CDD, à qui la direction promet pour le coup quelques dizaines de contrats en CDI. Elle n’a pas encore gagné la partie.

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