Airbus Helicopters-Marignane : les femmes de ménage donnent l’exemple25/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2695.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus Helicopters-Marignane : les femmes de ménage donnent l’exemple

La direction d’Airbus Helicopters annonçait en fin de semaine la reprise du travail d’une partie des ateliers pour lundi 23 mars.

Du coup l’action Airbus reprenait 18 % en Bourse. Un cadre déclarait : « ils nous font reprendre le travail pour rassurer les marchés financiers. »

La mécanique (série et révision/réparation), secteur « vital » de l’entreprise, a donc repris le travail, et la reprise des autres secteurs devrait se faire de façon échelonnée d’ici au lundi 30 mars.

Dès six heures du matin, les discussions allaient bon train, dans tous les secteurs de la mécanique. Les « mesures d’hygiène », telles que la distribution de quelques rouleaux d’essuie-main, ou de pulvérisateurs de solution alcoolique, ou le fait de condamner un urinoir sur deux pour éviter la contamination, semblaient bien dérisoires. La grande majorité des travailleurs ne comprenait pas pourquoi reprendre le travail après une coupure de seulement trois jours, alors que le pic de l’épidémie arrive…

Les syndicats FO, CGC et CFTC ont approuvé la reprise de l’activité, tout en affichant une position favorable au maintien du confinement. Dans les faits, leurs délégués ont parcouru les ateliers pour dire : « Si la boîte ferme pour le confinement, elle ne rouvrira pas. » Ils ont été pris à partie, le plus durement par leurs propres adhérents, qui s’estimaient trahis.

La réaction est venue des femmes de ménage. Depuis des semaines, elles se plaignaient de ne même pas avoir de gants, ni de masques, ni de tenues jetables. Elles sont particulièrement exposées et leurs craintes sont parfaitement justifiées. La direction d’Airbus faisait la sourde oreille. Elles ont tenté d’exercer un premier droit de retrait le lundi 16 mars, mais ont rapidement repris le travail sous la menace, cela ayant été jugé « illégal ». Voyant que rien n’était réglé, lundi 23 mars, elles ont décidé au bout de trois heures passées à attendre leurs responsables… de quitter le site. Ce fut alors l’affolement du côté de la direction d’Airbus, qui leur promit dans la demi-heure tous les équipements de protection qu’elles demandaient.

Ce mouvement courageux a forcé l’admiration des ouvriers d’Airbus.

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