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- Lutte ouvrière n°2695
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La société en crise
Tests de dépistage : le gouvernement testé positif au mensonge
« Nous avons un message simple à tous les pays : testez, testez, testez les gens ! Vous ne pouvez pas combattre un incendie les yeux bandés », voilà ce que demandait le 16 mars le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Par contre, il n’est pas besoin de tester le gouvernement français ! Il ment comme un arracheur de dents, comme pour les masques, en affirmant dans un premier temps que les tests de dépistage étaient inutiles, faisant de pauvreté vertu.
Le président du Conseil scientifique sur le Covid-19, Jean-François Delfraissy, expliquait le 20 mars : « Aujourd’hui, nous avons la capacité de faire passer 5 000 à 8 000 tests par jour, mais pas davantage », ce qui est dérisoire face à l’épidémie. Il ajoutait que ces tests nécessitent « un certain nombre de produits dont une partie nous vient de Chine et des États-Unis, [et qui] n’arrivent plus en nombre suffisant ».
Ainsi fonctionne la production industrielle en régime capitaliste ! Les fournisseurs de réactifs et d’appareils de laboratoires sont de très grosses entreprises comme Roche, Abbott, Siemens, General Electric, Bio Mérieux etc., souvent issues de l’industrie pharmaceutique. Leur unique souci étant de dégager de l’argent, ils ont organisé la production d’une part en la concentrant, et d’autre part en produisant là où ils gagnent le plus. C’est ce qui explique que les réactifs viennent des quatre coins du monde, tout comme les masques !
De plus, et pour les mêmes raisons, au fil des ans, ces fournisseurs ont fabriqué des systèmes fermés de dépistage tels que les laboratoires d’analyses médicales sont pieds et poings liés avec le fabricant qui leur fournit les réactifs et les appareillages. Par exemple, le test rapide que Roche va fournir ne fonctionne qu’à condition de disposer d’un appareil Cobas de la même marque.
Pénurie de masques, pénurie de tests, pénurie de respirateurs, pénurie de lits, de médecins, d’infirmières… l’épidémie de coronavirus est un révélateur d’une économie qui ne fonctionne pas pour satisfaire les besoins de la société mais pour enrichir ceux qui détiennent les moyens de produire.