MTD-Allemagne : non aux licenciements !11/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2693.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

MTD-Allemagne : non aux licenciements !

Le groupe MTD, multinationale américaine des équipements de jardin (tondeuses, tracteurs, etc.), menace de licenciement près de 300 ouvriers travaillant sur deux sites logistiques à Sarrebruck et Hornbach en Allemagne, à quelques kilomètres de la frontière française.

Les deux fermetures annoncées pour octobre 2020 font suite à la fermeture d’un site de production à Sarrebruck il y a sept ans. À cette occasion, le groupe avait transféré une partie de la production en Hongrie, en divisant les salaires par dix pour le même travail, multipliant ses profits par autant. Des profits déjà très confortables, puisqu’en quinze ans la production à Sarrebruck était passée de 200 tondeuses par jour en 1998 à 500 en 2013, sans effectifs supplémentaires. Autant dire que le groupe MTD est loin d’être sur la paille.

La convoitise du groupe Stanley Black et Decker, qui a mis récemment plus de 234 millions de dollars sur la table pour acquérir 20 % de MTD et envisage un rachat total d’ici à 2021, est révélateur des sommes colossales accumulées ces dernières années et des profits importants à venir. Le groupe Stanley, cette multinationale de l’outillage à main, n’a cessé de grandir ces dernières années, multipliant les opérations de regroupement des activités de logistique en fermant des usines et augmentant ses bénéfices, à Châtellerault, Valentigney, Besançon, etc.

En attendant l’éventuelle restructuration chez MTD, le patron profite de la situation pour imposer une flexibilité maximum dans ce prétendu modèle social que serait l’Allemagne. Il utilise le chômage imposé, en invoquant des périodes creuses, pour faire travailler jusqu’à 10 h 30 par jour en plein été, c’est-à-dire lorsque cela l’arrange. Chaque jour, la fin de poste peut être modulée à son gré sans préavis, prolongeant le poste jusqu’à deux à trois heures par jour.

Pour l’instant, les discussions à huis clos entre le syndicat IG Metall et le patron permettent à celui-ci de gagner du temps. La seule proposition faite aux plus anciens est d’accepter leur licenciement pour toucher le chômage, le groupe promettant de compléter ce dernier pour atteindre une paye complète… pendant un an, en attendant ensuite 65 ans pour toucher une retraite bien amputée. Aucun des travailleurs n’est prêt à accepter de telles combines à ses dépens, bien conscients que le groupe MTD a largement les moyens de payer et de maintenir les emplois.

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