Carrefour Market et Monoprix : des employés en colère11/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2693.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour Market et Monoprix : des employés en colère

Samedi 7 mars, à l’initiative de la CGT, des rassemblements de salariés de la grande distribution ont eu lieu à Paris, Lyon, Marseille et Toulouse contre la rapacité de leurs patrons.

À Boulogne Billancourt, près de Paris, les employés se sont retrouvés devant Carrefour Market. Ils ont dénoncé la surcharge de travail, les bas salaires et le projet de la direction de faire passer dès cette année 54 Carrefour Market et 12 hypermarchés en location-gérance. Ce système fait perdre aux salariés les quelques avantages liés au groupe Carrefour, tandis que 700 millions d’aides publiques ont été encaissés par l’entreprise.

Puis les salariés ont défilé dans le magasin avec drapeaux et chansons. Un nouveau slogan : « Carrefour Market, il est à nous ! » est apparu depuis que l’huissier envoyé par la direction a précisé que les salariés ont le droit d’être en grève sur leur lieu de travail, du moment qu’il n’y a ni entrave au fonctionnement ni dégradation.

Ensuite, le cortège est parti en manifestation vers le Monoprix des Passages, à Boulogne également. Monoprix fait partie du groupe Casino, qui comprend Géant, Franprix, Leader Price, Naturalia, les magasins de proximité Vival et Spar, et Cdiscount. Ce groupe a supprimé 5 000 emplois en cinq ans.

Au Monoprix des Passages, la situation des salariés se dégrade. Le personnel en vacances n’est pas remplacé, pas plus que les malades. Récemment, ce sont cinq salariés qui se sont retrouvés en accident de travail. Deux sont revenus, mais une salariée a été licenciée, la direction prétendant qu’elle ne trouvait pas de poste compatible avec son handicap. En plus, un représentant du personnel a été victime d’un grave accident de travail, que la direction a refusé de reconnaître comme tel.

Une seule employée s’occupe des caisses automatiques. Il y a deux ans, le magasin en avait cinq, maintenant il y en a neuf. Tous les matins l’employée doit vider les caisses, compter l’argent, mettre les rouleaux de papier et transporter les sacs de pièces qui peuvent peser plus d’une dizaine de kilos.

Sur tout le groupe, les embauches se font en CDD et en temps partiels. Les salaires n’ont rien à voir avec le travail effectué. Il est fréquent qu’un simple employé fasse le travail d’un chef de rayon, prenne les commandes et fasse le planning du personnel. Et, s’il demande à avoir le salaire qui lui est dû, on lui désigne la porte. Tout cela avec des horaires flexibles, de 5 heures à 21 heures, samedi et dimanche matin compris.

La colère a donc commencé à s’exprimer avec un premier débrayage samedi 29 février. Après le ­deuxième, huit jours plus tard, ce n’est sans doute pas fini.

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