Leur société

Congé pour deuil : 100 % propatronal

Les députés LREM continuent de chercher à éteindre l’incendie qu’ils ont eux-mêmes allumé en s’opposant, le 30 janvier, à l’allongement de cinq à douze jours du congé accordé en cas de décès d’un enfant mineur.

Trop cher pour les entreprises, avait expliqué en substance la ministre du Travail, Muriel Penicaud, pour justifier l’opposition du gouvernement à cette mesure. Ce vote avait soulevé une émotion telle que Macron lui-même s’était senti obligé d’intervenir en appelant les députés de sa majorité à faire preuve d’humanité. Certains de ces élus l’ont eu mauvaise de se voir ainsi présenter à l’opinion publique comme des monstres sans cœur, alors qu’ils n’avaient fait qu’obéir aux consignes gouvernementales.

Pour calmer les états d’âme de ses troupes parlementaires, Macron les a invitées à passer la soirée du 11 février à l’Élysée. Le même jour, le député LREM Mounir Mahjoubi a déclaré qu’il allait proposer une loi portant le congé de deuil parental à quinze jours ouvrés, soit trois semaines, pour tous les actifs, pas seulement ceux du privé comme le prévoyait le projet refusé dix jours plus tôt. Comme s’il voulait maintenant faire croire que les députés macronistes avaient repoussé le précédent projet… dans le seul but de l’améliorer ! Il est peu probable que cette manœuvre cousue de fil blanc convaincra qui que ce soit. En tout cas, elle ne choquera pas le patronat car, dans sa proposition, l’élu macroniste propose de faire financer ce congé par la solidarité nationale, donc par l’État, et non plus par les entreprises.

Les députés LREM cherchent à sauver leur image, mais tout de même pas au point de heurter en quoi que ce soit les intérêts de la classe qu’ils servent, celle des capitalistes.

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