Mécénat de compétences : le beurre et l’argent du beurre12/02/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/02/2689.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mécénat de compétences : le beurre et l’argent du beurre

Avec l’incendie de Notre-Dame, on avait pu voir de grandes entreprises se faire de la publicité à bon compte en promettant des dizaines de millions d’euros, sachant pertinemment que l’État rembourserait 60 % de leurs dons en déductions fiscales.

Début février, alors qu’avec le projet de réforme des retraites le gouvernement compte reculer l’âge de départ, les médias ont mis en avant une autre forme de mécénat qui, à les entendre, favoriserait le maintien de l’emploi des seniors, celui dit « des compétences ». Ce dispositif permet à une entreprise de « prêter » un salarié à un organisme d’intérêt général ou humanitaire. Celui-ci est donc toujours rattaché à son entreprise qui continue de lui verser son salaire. Mais comme ce faisant, elle pratique un mécénat, l’État prend à sa charge là aussi 60 % du salaire versé.

Les salariés ayant de l’ancienneté et à qui leur direction propose un tel changement, des cadres pour la plupart, peuvent volontiers envisager de changer de décor et de faire œuvre utile dans une association. L’alternative étant de stagner sans aucune perspective de progresser dans leur carrière, avec le risque de se voir poussés vers la sortie et de rester au chômage jusqu’à l’âge de la retraite.

Mais pour les entreprises qui utilisent cet effet d’aubaine qu’est cette forme de mécénat, cela peut être l’occasion rêvée pour mettre au rancard des salariés qui à la fois leur coûtent trop cher et peuvent être moins dociles qu’un jeune diplômé. Et c’est, une fois de plus, se faire mousser par de bonnes œuvres... payées par l’argent public.

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