Leur société

Policiers violeurs : enfin condamnés

Jeudi 31 janvier, la cour d’assises de Paris a condamné à sept ans de prison les deux policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) pour le viol d’une touriste canadienne dans les locaux du 36, quai des Orfèvres, en 2014.

Les deux hommes ayant bénéficié d’un non-lieu en juillet 2016, il aura fallu près de cinq ans pour que la jeune femme obtienne qu’un procès puisse avoir lieu. Son combat n’est pas terminé, puisque les avocats des policiers ont fait appel.

Durant les trois semaines du procès, rien n’aura été épargné à la plaignante, interrogée cinquante heures au total. Les avocats des policiers ont tout tenté pour la discréditer : interrogatoires insistants sur les talons et les collants résille qu’elle portait le soir du viol ; mises en doute du caractère non-consenti des rapports sexuels, sous prétexte qu’elle n’a « pas crié » ; évocations de ses problèmes de couple avec son ex-mari ; intimidations devant « la gravité des accusations » portées contre « des policiers d’élite »… Comme l’a dit son avocate : « Les accusés n’ont eu de cesse d’inverser les rôles et de faire de cette femme une criminelle. Cette inversion nous a menés à ce que je craignais : le procès de la victime. »

La façon dont s’est déroulé le procès montre combien encore aujourd’hui il faut d’énergie et de courage à une femme victime de viol pour parvenir à faire condamner ce crime par un tribunal.

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