Le 2 février : contre la répression policière06/02/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/02/P3_Manif_CGT-GJaunes_26_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C20%2C385%2C236_crop_detail.jpg

Leur société

Le 2 février : contre la répression policière

Samedi 2 février, ce sont selon le ministre de l’Intérieur environ 59 000 personnes qui ont manifesté dans le pays, dont 13 800 à Paris. Les gilets jaunes voulaient en particulier ce jour-là protester contre les violences policières.

Illustration - contre la répression policière

En tête de la manifestation parisienne défilaient une trentaine de blessés des précédentes manifestations. Tous exigeaient l’interdiction par la police des lanceurs de balles de défense (LBD), dont l’utilisation avait été validée la veille par le Conseil d’État.

Le gouvernement s’ingénie à minimiser depuis le début du mouvement le nombre de victimes des grenades de désencerclement ou des tirs de LBD. Les chiffres donnés par David Dufresne, journaliste qui s’est spécialisé dans la question, sont pourtant éloquents : une personne est décédée, 168 ont été blessées à la tête, quatre ont perdu une main, dix-sept sont éborgnées. Lors de la seule manifestation du 2 février, une personne au moins a été grièvement blessée. Mais la seule réponse de Castaner, ministre de l’Intérieur, a été d’équiper de caméras les policiers munis de LBD.

« Qu’est-ce qui justifie d’arracher des mains, d’éborgner des personnes, de fracturer leurs mâchoires ? Aujourd’hui, manifester n’est plus un droit respecté en France », a déclaré à la presse Antonio Barbetta, l’un des organisateurs de la manifestation. Les violences policières visent évidemment à dissuader la population de se rendre aux manifestations, d’autant que ces violences ont lieu pour l’instant en toute impunité. Les 116 plaintes qui ont été déposées auprès de l’IGPN (l’Inspection générale des polices) ont peu de chances d’aboutir. D’après Me Arié Alimi, avocat de plusieurs blessés, présent lors de la marche, « l’IGPN a du mal à retrouver les policiers qui ont tiré, faute de déclaration spontanée faite normalement par le policier lui-même ou ses collègues. C’est une obligation qui n’est pas respectée. »

À cela s’ajoute le fait que de nombreuses victimes estropiées peinent à se faire rembourser leurs frais par leurs assurances. Certains n’ont pas de mutuelle et la prise en charge par la Sécurité sociale est insuffisante. En plus d’être handicapés à vie, ils risquent de sombrer dans la pauvreté.

Pour autant, la répression, les discours répétés du gouvernement contre la violence qui est en grande partie celle de la police, sont loin de dissuader les manifestants, qui préparent déjà le prochain samedi des gilets jaunes.

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