Blanquer aux enseignants : silence dans les rangs !

19 Décembre 2018

Inquiets devant les mouvements de grève de lycéens, étudiants et enseignants ces dernières semaines, le gouvernement entend faire pression sur les enseignants pour les dissuader de contester sa politique et les réformes en cours.

Ainsi, dans l’académie d’Aix-Marseille, le directeur de l’académie a envoyé un courrier aux chefs d’établissement, en vue d’interdire carrément toute réunion commune avec les parents d’élèves et les élèves : « Afin d’éviter que ne s’installent chez nos élèves et leurs parents des éléments d’information relatifs à la réforme du lycée et du baccalauréat, tronqués, incomplets voire fallacieux, je vous demanderais de bien vouloir veiller à ce que nos établissements ne puissent accueillir des temps de réunion communs entre enseignants, parents d’élèves et élèves. »

La hantise des responsables académiques, ce n’est donc pas la casse ou des incendies de matériel pédagogique, mais le fait que des élèves, enseignants et parents d’élèves mobilisés, se réunissent et discutent ensemble.

Dans cette lignée, Blanquer, l’actuel ministre de l’Éducation, vient de présenter au Parlement un projet de loi sur « l’école de la confiance ». Son premier article vise à insérer dans le code de l’Éducation un paragraphe traitant des « liens de confiance » entre « la communauté éducative » et les élèves et leurs parents. Dans un texte destiné aux parlementaires, le but de cet article est clairement énoncé : il s’agit de pouvoir sanctionner, jusqu’à la révocation, « lorsque des personnels de la communauté éducative chercheront à dénigrer auprès du public, par des propos gravement mensongers ou diffamatoires, leurs collègues et de manière générale l’institution scolaire. »

À croire que la poursuite pour délit d’opinion figure parmi les options que Blanquer veut privilégier dans sa réforme du lycée.

Christian BERNAC