Australie : demandeurs d’asile déportés dans le Pacifique19/12/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/12/2629.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Australie : demandeurs d’asile déportés dans le Pacifique

Ces dernières années, les gouvernements australiens ont pris des mesures cruelles à l’encontre de ceux qui, en provenance du Moyen-Orient ou d’Asie, cherchent asile sur cette île-continent.

Avant de perdre le pouvoir au profit de la droite en 2013, la Première ministre travailliste Julia Gillard avait mis sur les rails une politique drastique d’immigration choisie se traduisant par la déportation des réfugiés qui tentaient d’accoster sur les côtes du nord de l’Australie en provenance des îles indonésiennes. Depuis, la droite n’a cessé de renforcer les patrouilles de la marine australienne qui ramènent ces bateaux de fortune vers l’Indonésie, où les autorités sont payées pour emprisonner les réfugiés dans des camps. Depuis cinq ans, près d’un millier de personnes ont perdu la vie, noyées dans les détroits entre l’Australie et les îles de Timor ou de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ceux qui accostent sont envoyés dans des centres de rétention financés par l’Australie, mais situés sur des îles lointaines.

Celle de Nauru compte moins de 10 000 habitants sur 21 kilomètres carrés, et c’est sur cette île du Pacifique, formellement indépendante de l’Australie depuis 1968, que l’ancienne puissance coloniale a ouvert un camp et déporté plus de 3 000 réfugiés. Nauru est éloignée de 265 kilomètres de l’île la plus proche, et de plus de 3 000 kilomètres des côtes australiennes.

Complètement isolés, sans perspective d’avenir, des réfugiés sombrent dans le désespoir, au point que des enfants commettent des actes d’automutilation et des tentatives de suicide. Le gouvernement australien compte sur le désespoir pour faire accepter aux réfugiés un retour vers leur région d’origine, libérant des places pour de nouveaux déportés. Actuellement, ils sont 1 200 sur Nauru, que l’Australie considère comme des oubliettes lointaines.

Heureusement, cette politique barbare est contestée par les réfugiés eux-mêmes au cours de leurs rares contacts avec l’extérieur, et en Australie même par des manifestations de rue, dont les dernières ont eu lieu dans les grandes villes le 27 octobre.

Partager