Salaires et profits : de l’argent, il y en a…12/12/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/12/P6_Dents_patron_courbe_profit_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Salaires et profits : de l’argent, il y en a…

La hausse des salaires détruirait les emplois. Cet argument se retrouve sous de nombreuses formes dans la bouche des politiciens : les entreprises doivent être compétitives.

Illustration - de l’argent, il y en a…

Une main-d’œuvre trop chère empêcherait les patrons d’embaucher, voire les contraindrait à supprimer des emplois. Ce serait donc un engrenage dans lequel l’augmentation des salaires entraînerait celle du chômage. Il ne faudrait en rien toucher aux profits des entreprises sous peine de voir s’aggraver la crise de l’économie avec fuite des capitaux, faillites et autres.

Un mensonge même mille fois répété reste tout de même un mensonge. Il n’y a pas de lois économiques immuables, indépendantes du rapport de force entre exploiteurs et exploités.

Les entreprises du CAC 40 ont dégagé près de 95 milliards d’euros de bénéfice net en 2017. D’après le journal Le Figaro, cela représente une hausse de 24,1 % par rapport au bénéfice total de 76 milliards d’euros qu’avaient dégagé les entreprises du CAC 40 en 2016. Le bénéfice cumulé de Renault, Peugeot, Michelin et Valeo est passé en un an de 7,7 milliards à 9,6 milliards d’euros. Safran et Airbus ont vu leur bénéfice net s’envoler respectivement de 151 %, à 4,8 milliards d’euros, et de 188,7 %, à 2,9 milliards.

À quoi tous ces milliards ont-ils servi ? À créer des emplois ? À augmenter les salaires ? Ni l’un ni l’autre, bien évidemment. Toute cette plus-value tirée de l’exploitation des millions de travailleurs a été gaspillée en dividendes distribués aux actionnaires, 44,3 milliards d’euros en 2017, en financement d’opérations spéculatives, en caprices de la classe des riches, tableaux de maîtres, yachts et autres dépenses de luxe. Le secteur du luxe se porte d’ailleurs comme un charme. En hausse de 119,6 % à 1,8 milliard d’euros, le secteur du luxe, avec L’Oréal et LVMH, a vu ses bénéfices passer de 7,9 milliards à 10,5 milliards d’euros.

Ce sont les travailleurs qui produisent tous ces richesses, et c’est la classe capitaliste qui les empoche. Pourquoi les travailleurs devraient-ils se sacrifier ? Ces milliards doivent servir à augmenter fortement tous les salaires et à leur permettre de suivre l’augmentation des prix.

Partager