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Hongrie : une attaque grave contre les travailleurs
À l’appel des syndicats et des partis d’opposition, plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 8 décembre à Budapest, la capitale hongroise, contre une réforme du Code du travail dénoncée comme une « loi du travail forcé ».
Le projet de loi présenté au Parlement le 4 décembre par le gouvernement d’Orban vise à faire passer le nombre maximal d’heures supplémentaires par an de 250 à 400 heures. Cette loi permettrait ainsi d’imposer 50 jours de travail supplémentaires par an, ce qui reviendrait à allonger la semaine de travail à six jours. De plus, elle prévoit un décompte du temps de travail sur trois années, contre une à l’heure actuelle. « En gros, on nous demande de bosser plus, et de ne toucher notre dû qu’au bout de trois ans, si l’entreprise est encore debout », dénonçait un des manifestants.
Pour justifier cette réforme, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que les entreprises allemandes réclamaient de longue date cette modification du Code de travail et a expliqué : « Les entreprises de la Rhénanie du Nord-Westphalie qui investissent en Hongrie ont salué les amendements du gouvernement hongrois. » Pas moins de 6 000 entreprises allemandes se sont en effet installées en Hongrie pour y profiter du bas niveau des salaires, dont d’importants groupes automobiles, comme Audi et Mercedes, avec leurs nombreux sous-traitants.
Après une première tentative d’accroître la flexibilité du temps de travail mise en échec en avril 2017, Orban revient aujourd’hui à la charge. La propagande nationaliste et xénophobe de son gouvernement est destinée à masquer la réalité d’une politique qui ne vise qu’à satisfaire les appétits des capitalistes en s’attaquant aux droits des travailleurs.