La chanson de Craonne fait toujours peur31/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2622.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La chanson de Craonne fait toujours peur

La hiérarchie de l’Éducation nationale veut interdire aux élèves de l’école et du collège de Tournon-Saint-Martin, dans l’Indre, de chanter le 11 novembre, en même temps que la Marseillaise, la Chanson de Craonne, comme le maire de la commune le souhaiterait.

Ils ne pourront chanter que les paroles guerrières de l’hymne national, et non faire entendre ce couplet : « Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront, car c’est pour eux qu’on crève. Mais c’est fini, car les trouffions, vont tous se mettre en grève. Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, de monter sur le plateau, car si vous voulez la guerre, payez-la de votre peau ».

La chanson de Craonne, qui circulait dans les tranchées en 1917, était devenue le symbole de l’opposition à la guerre, qui éclata cette année-là dans les mutineries sur le front. Elle fut longtemps interdite et ses couplets pacifistes écorchent encore aujourd’hui les oreilles de tous les va-t’en guerre.

La jeunesse aujourd’hui sur les bancs de l’école aurait pourtant toutes les raisons de retenir les paroles de la chanson, car les « Messieurs les gros » actuels sont capables de les envoyer mourir dans d’aussi sanglantes boucheries que ceux d’hier.

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