General Electric – Villeurbanne : le mécontentement explose07/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2588.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Electric – Villeurbanne : le mécontentement explose

La grande majorité des 80 salariés à la production de l’entreprise Grid (General Electric, ex-Alstom) de Villeurbanne sont en grève reconductible depuis lundi 26 février. L’entreprise, qui fabrique des disjoncteurs, est depuis en panne de production.

C’est suite aux discussions sur l’augmentation annuelle des salaires que le mécontentement s’est révélé. Affirmant que les bénéfices étaient en baisse et que la marge opérationnelle n’était que de 7 %, la direction refusait toute augmentation.

Après une heure de débrayage, elle lâchait une prime de 550 euros brut, sauf à ceux qui avaient eu une augmentation dans les six derniers mois, par exemple suite à une augmentation de coefficient. Après cette proposition, pratiquement toute la production s’est mise en grève pour réclamer le doublement de la prime, soit 1 000 euros net pour tous, et une revalorisation de la prime d’équipe.

Mais ce qui provoque le mécontentement, en plus des salaires, c’est aussi les conditions de travail qui se dégradent et un mépris affiché de la direction.

L’usine a été rachetée par General Electric depuis un peu plus de deux ans, avec la promesse de ne pas toucher aux effectifs pendant trois ans, soit jusqu’en novembre 2018. Or ce trust est en pleine restructuration et vient d’annoncer dernièrement qu’il allait supprimer 12 000 postes dans le monde. La France serait paraît-il peu touchée, à cause de l’accord précédent, bien que 345 emplois soient menacés de suppression à Hydro Grenoble. Mais tout le monde s’attend à ce que d’autres suppressions soient annoncées en novembre prochain.

À cela s’ajoutent les aléas de la production et des horaires qui changent sans cesse. Modulation haute, modulation basse, travail le samedi puis arrêt, changements de poste, arrêt du travail de nuit avec perte de salaire, intérim et prestation de services en nombre puis suppression, menace de chômage partiel depuis plus d’un an, sanctions qui se multiplient : les travailleurs en ont assez !

Après une semaine de grève, la direction a proposé une augmentation de 100 euros de la prime d’intéressement pour tout le personnel et quelques centimes de plus pour la prime de transport. Mais pas question de céder aux grévistes. Elle les a mis en garde en déclarant que, si lundi 5 mars tout le monde n’avait pas repris les manettes, elle retirait tout ce qu’elle avait proposé. Une lettre du directeur a même été envoyée samedi 3 mars et distribuée en lettre prioritaire aux familles des ouvriers de la production, reproduisant ces menaces.

Résultat, la grève était revotée lundi 5 mars.

Les travailleurs ne savent pas s’ils vont obtenir ce qu’ils demandent. Mais tous sont contents d’avoir relevé la tête, d’avoir montré qu’ils ne sont pas prêts à obéir aux injonctions de la direction et que, d’une façon ou d’une autre, ils le lui feront payer.

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