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Leur société
Arrêts maladie : offensive contre les salariés
La Caisse nationale d’assurance maladie a fait état d’une hausse des arrêts maladie de 5,2 % sur un an. Une campagne médiatique s’est mise en place, visant à présenter les arrêts comme trop souvent abusifs, soit pour cause de simulation du patient, soit pour cause de complaisance du médecin.
Un reportage sur France 2 a ainsi montré un journaliste se faisant passer pour victime d’une maladie virale, qui se voyait prescrire 24 heures d’arrêt de travail. Ce n’était pourtant pas un luxe, mais le simple fait que le médecin ait fait confiance au prétendu malade était présenté comme une fraude !
Ce genre de reportage a déclenché la colère de nombreux médecins, qui sont bien placés pour savoir que leurs patients, des salariés mis sous pression, travaillent dans des conditions de plus en plus difficiles, avec des charges de travail toujours plus importantes et des temps de trajet plus longs. Le porte-parole du syndicat de médecins MG France témoignait du fait que de nombreux salariés refusent l’arrêt de travail proposé par le médecin. Selon une enquête faite par un groupe d’assurance privé, 20 % des arrêts prescrits ne sont pas utilisés : par peur de se faire licencier, ou mal voir des chefs, pour ne pas laisser le travail s’accumuler et le retrouver intégralement à son retour, ou encore pour ne pas être pénalisé financièrement, car de nombreuses entreprises ont mis en place des primes d’assiduité.
La dégradation des conditions de travail suffit à expliquer l’augmentation des arrêts maladie, et à cela s’ajoute le recul de l’âge de départ en retraite, qui fait que des salariés plus âgés et plus fatigués doivent continuer à se faire exploiter.
Le gouvernement ne cherche pas à mieux soigner la population, mais à réduire les dépenses de la Sécurité sociale, en renforçant les contrôles sur les salariés en arrêt et sur les médecins. C’est aussi la raison pour laquelle la journée de carence a été instaurée depuis le 1er janvier dans la fonction publique.
Si les dépenses liées aux arrêts de travail augmentent, aux patrons de payer car ce sont eux les responsables.