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Dans les entreprises
Vallourec – Saint-Saulve : grève contre les suppressions d’emplois
Jusqu’en 2016, Vallourec, premier fabricant mondial de tubes à destination principalement des industries pétrolières et gazières, possédait un laminoir, une aciérie et une tuberie à Saint-Saulve, à côté de Valenciennes dans le Nord. Après avoir fermé le laminoir, supprimant 300 emplois, et vendu l’aciérie au groupe Ascometal, Vallourec a annoncé le 28 février la fermeture d’une partie de la tuberie et la suppression de 164 emplois.
Depuis 2015, prenant prétexte de la chute des cours du pétrole, le groupe poursuit un plan de fermeture de sites industriels et de suppressions d’emplois, alors qu’il a accumulé dans les années précédentes des milliards de profits. En 2016, il a annoncé la suppression de 2 200 emplois dans le monde, dont 850 en France.
Macron, alors ministre de l’Économie, était venu au secours des actionnaires inquiets en injectant un milliard d’euros et en faisant acheter 15 % des actions du groupe par l’État. Il avait déclaré en revanche aux ouvriers qu’il fallait savoir faire des sacrifices en acceptant la fermeture du laminoir pour conserver le reste de l’activité. Un comité de réindustrialisation du site avait été créé et placé sous l’égide… de Vallourec !
Fin 2017, le groupe Ascometal, détenteur de l’aciérie, a été placé en redressement judiciaire. En visite à l’usine Toyota toute proche en janvier 2018, Macron a assuré aux 300 salariés de l’aciérie qu’ils pouvaient « dormir sur leurs deux oreilles ». Mais, dix jours plus tard, le repreneur d’Ascometal, le groupe suisse Schmolz & Bickenbach, annonçait qu’il ne reprenait pas l’aciérie de Saint-Saulve. Suite à la mobilisation des travailleurs, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est alors engagé à maintenir une activité pendant un an, le temps de trouver un autre repreneur. Mais, plutôt que faire pression sur Vallourec pour qu’il maintienne les emplois aux frais des actionnaires, l’État a injecté à nouveau 14 millions d’euros d’argent public.
À différentes reprises, les salariés se sont mobilisés. Tous les élus locaux, de Xavier Bertrand aux députés du PCF, ont orienté la mobilisation vers la recherche de solutions industrielles que pourrait proposer l’État, alors que celui-ci est totalement complice des dirigeants de Vallourec.
Ces jours-ci, le groupe a publié ses résultats pour 2017. Le chiffre d’affaires est en progression de 27 %. Le président du directoire, Philippe Crouzet, a touché cette année une rémunération fixe de 798 000 euros, plus une part variable de 786 000 euros. Voilà de quoi attiser la colère des travailleurs de la tuberie qui ont fait grève du 28 février au 6 mars.