Sécurité sociale : nouvelles attaques25/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2569.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : nouvelles attaques

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, présentait mardi 24 octobre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Sans surprise, elle a annoncé des comptes dans le rouge de 5,2 milliards d’euros, et des économies à réaliser pour 3 milliards d’euros.

Dans une interview au Journal du dimanche, la ministre a affirmé qu’il y aurait « une marge de manœuvre énorme [car] 30 % des dépenses de l’assurance maladie ne sont pas pertinentes ». Et d’ajouter sans rire que ces économies pourraient se faire « sans toucher à l’égalité des chances ».

Quelles sont donc les mesures envisagées par le gouvernement ? Il s’agirait de diminuer le nombre de lits dans les hôpitaux. Encore, pourrait-on dire, car dans de nombreux hôpitaux, c’est une politique qui est déjà appliquée depuis plusieurs années, avec les conséquences désastreuses que l’on sait. Certains services sont surchargés ou fermés et le malade doit attendre pour se faire opérer ou partir dans un autre établissement hospitalier, situé parfois bien plus loin, notamment pour ceux qui résident en province.

Il est question également d’augmenter le forfait hospitalier qui passerait de 18 à 20 euros par jour en chirurgie et en médecine. Une autre « piste » consisterait à diminuer les aides familiales, l’allocation de base pour la garde d’un enfant pourrait ainsi être amputée de 7,50 euros, voire de 15 euros, selon les cas, et certaines familles n’en bénéficieraient plus du tout. Ce sera un trou de plus dans le budget des classes populaires, sans compter que la réduction ou la suppression des aides à la garde d’enfants va entraver l’accès des femmes au travail. Il est aussi question de « lutter contre les fraudes » en particulier les « fraudes aux arrêts de travail ». Dans ce type de raisonnement, le déficit de la Sécurité sociale est dû aux personnes âgées qui vivent trop longtemps, aux gens qui se soignent trop, et aux travailleurs qui osent s’arrêter au lieu d’aller travailler quand ils sont malades.

C’est peu dire que toutes ces mesures pénaliseront une fois de plus les classes populaires. Depuis trente ans, un plan sur deux pour « sauver la Sécurité sociale » aboutit à ce que la charge pèse de plus en plus sur les travailleurs, et de moins en moins sur les patrons. D’un côté les gouvernements qui se succèdent diminuent les dépenses de santé, dans un domaine où on ne devrait pas compter, et augmentent les cotisations des salariés. De l’autre, ils exonèrent les patrons de tout ou partie de leurs cotisations sociales.

De plus, avec l’aggravation de la crise, les rentrées de cotisations de la Sécurité sociale ne suivent pas les dépenses, parce qu’elles subissent le contrecoup de la montée du chômage. Les patrons qui licencient afin d’accroître leurs profits sont aussi les responsables des difficultés de l’assurance maladie.

Il n’y a aucune raison pour que les travailleurs acceptent de payer cette situation par de nouveaux sacrifices.

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