Marseille : la grève fait reculer les patrons25/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2569.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Marseille : la grève fait reculer les patrons

À Marseille, le ramassage des ordures a repris lundi 23 au soir. Il aura fallu des milliers de tonnes de déchets dans les rues de la ville, treize jours de grève et une dernière réunion en présence de la Direccte (ex-inspection du travail) pour que la direction de l’entreprise Derichebourg accepte d’examiner sérieusement les revendications des grévistes.

Pour en arriver là, les responsables de l’entreprise n’ont pas hésité à embaucher à prix d’or des dizaines de « gros bras » chargés de transformer le ramassage des poubelles dans les 2e, 15e et 16e arrondissements de Marseille en opération quasi militaire pour impressionner les grévistes. C’est ainsi qu’à la Joliette, ils ont blessé deux agents de propreté pour assurer le ramassage de quelques poubelles.

Malgré la réouverture de centres de transit des ordures vers l’incinérateur de Fos-sur-mer, 200 travailleurs ont poursuivi leur grève pour obtenir de maintenir leurs conditions de salaire et de travail malgré leur changement de patron. En effet, au gré des appels d’offre, les éboueurs passent d’entreprise en entreprise comme l’expliquait l’un d’entre eux : « Pour ma part, c’est la troisième société pour laquelle je travaille, puisque nous passons des unes aux autres en fonction des différents appels d’offre [... ] Or il se trouve que dans telle ou telle société, nous avons obtenu des avantages sur nos salaires ou notre statut, quelques avantages, qui ne sont pas forcément pris en compte par leurs successeurs. Ce qui a été le cas avec Derichebourg. »

La direction de Derichebourg a bénéficié de l’aide et des encouragements du patronat marseillais, l’un des plus bêtes de France qui n’avait pas de mot assez durs pour qualifier ces grévistes qui, selon lui ne travaillaient que quelques heures... à ramasser les poubelles et bénéficiaient d’une vraie sinécure.

Les premières négociations avaient été remises en cause par le syndicat CAT (Confédération autonome du travail) qui, n’étant pas signataire du préavis de grève, était récusé par la direction. Lundi 23 octobre, les syndicats s’étaient mis d’accord pour les discussions devant aboutir à la fin de la grève. Finalement, la direction acceptait de revoir les fiches de paye et de les mettre en adéquation avec ce qui avait été promis au départ, c’est-à-dire conserver les primes des anciennes sociétés. Elle acceptait aussi de revoir la manière de travailler, le nombre d’hommes sur les camions, promettait qu’il n’y aurait aucune sanction pour fait de grève.

Mardi 24 octobre, les rues de Marseille sont revenues à l’état normal.

Les grévistes semblent avoir obtenu satisfaction. Mais, visiblement, certains d’entre eux sont méfiants et n’en sont pas encore convaincus. C’est au reçu des fiches de paie qu’ils pourront s’en assurer vraiment.

Partager