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Dans les entreprises
Gare Montparnasse : une riposte unanime
À la SNCF Paris-Montparnasse, l’annonce d’une sanction frappant un cheminot a entraîné une réaction rapide des travailleurs.
Le 18 août dernier, ce conducteur de manœuvre de Paris-Montparnasse, envoyé temporairement sur le secteur de Paris Austerlitz pour mettre à quai des trains vides de voyageurs avant leur départ, exerçait son droit de retrait.
En effet, comme c’est son habitude depuis quelque temps, la SNCF déplace au dernier moment des agents sur des secteurs qu’ils ne connaissent pas. Or, afin de garantir la sécurité des déplacements des trains, un agent qui conduit dans un nouveau secteur doit être momentanément piloté par un collègue ayant l’expérience de ces voies.
Cette nouvelle habitude de la direction s’explique par une gestion du personnel visant à supprimer au plus vite un maximum de postes. Résultat, il suffit du moindre grain de sable dans ses prévisions pour qu’elle cherche à assurer au dernier moment un poste, quitte à faire l’impasse sur les règles de sécurité. Cette situation inquiétante avait poussé le comité d’hygiène et de sécurité à lancer une alerte contre la direction.
Convoqué pour entretien le 10 octobre, le conducteur recevait trois jours plus tard une sanction sous forme d’un blâme inscrit à son dossier. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre parmi les 80 conducteurs de manœuvre de Montparnasse. Très vite, une journée de grève était annoncée pour vendredi 20 octobre et la quasi-totalité d’entre eux annonçaient leur intention d’y participer. Ce jour-là, avec un taux de près de 100 % de grévistes, 40 conducteurs de manœuvre se retrouvaient dans les locaux de la direction pour exiger le retrait de la sanction.
La veille, les directeurs avaient annoncé leur refus de rencontrer une délégation. Si l’on pouvait jusqu’ici supposer leur inquiétude face à la mobilisation, il suffisait de voir ce jour-là leur mépris pour comprendre que les agents ont face à eux de véritables ennemis, uniquement préoccupés de faire du chiffre sans aucun respect pour la sécurité.
Puisque la direction n’a rien voulu céder, les 40 présents ont aussitôt décidé de remettre ça vendredi 28 octobre. L’objectif est d’élargir la grève aux autres conducteurs de Montparnasse, de la banlieue et du TGV. Chacun des présents à l’assemblée générale du vendredi 20 va devenir un militant de la grève en utilisant ce délai de quelques jours pour convaincre d’autres de se joindre au mouvement. Et il y a des raisons !
En effet, les pressions de la direction sont permanentes dans toutes les activités, que ce soit au commercial, à la conduite, ou à l’accueil. Les travailleurs sont tous attaqués, c’est tous ensemble qu’il leur faut riposter !