Leur société

Enfants à la rue : l’État les abandonne

Le 23 octobre, des adultes et des enfants qui occupaient l’école Lucie-Aubrac, dans le deuxième arrondissement de Lyon, en ont été délogés par la police.

Les membres du collectif Pas d’enfant sans toit, qui se relayaient depuis deux jours dans les locaux, entendaient protester contre la situation de douze enfants âgés de 3 à 11 ans, scolarisés dans cette école et contraints de dormir dans la rue, leurs parents, demandeurs d’asile, n’ayant pas d’autre choix. Plus largement, à Lyon, 150 enfants scolarisés dans 30 écoles seraient dans la même situation.

Mais pour le maire Georges Képénékian, successeur et ami du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, « l’école est, et doit rester, un sanctuaire, un lieu consacré à l’éducation ». Pas question donc qu’elle soit occupée par des parents révoltés par le fait que des enfants, en sortant de ce « sanctuaire », se retrouvent à la rue, faute de logement leur permettant de vivre dignement avec leur famille.

Lyon est loin d’être un cas isolé. Combien d’enfants sont ainsi rejetés à la rue après l’école, sans abri pour faire leurs devoirs, se laver, se nourrir et dormir ?

En 1990, l’État français a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant dans laquelle il est déclaré que chaque enfant a « le droit d’être nourri, logé, et de bénéficier de traitements adaptés à son âge ». C’est à l’État de satisfaire les besoins élémentaires des enfants lorsque les parents ne sont pas en mesure de le faire, ce qui est le cas des réfugiés qui ne peuvent compter que sur la solidarité de la population pour survivre.

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