Argentine : la victoire électorale de la droite25/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2569.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Argentine : la victoire électorale de la droite

Le parti du président Mauricio Macri, homme de droite héritier d’un empire industriel, a remporté les élections législatives de la mi-mandat, le 22 octobre.

Il ne dispose toujours pas de la majorité absolue dans les deux Chambres mais il a renforcé ses positions, au détriment de ses adversaires péronistes. La coalition de droite qui soutient Macri, Cambiemos (Changeons), s’est en effet imposée dans les cinq principaux districts du pays, remportant un peu plus de 40 % des suffrages.

La politique menée par Macri depuis deux ans a été marquée par des attaques très dures contre les classes populaires : des tarifs de l’énergie multipliés par cinq ou dix ; la pauvreté qui touche désormais 40 % de la population et une inflation frisant les 45 %. Mais il a bénéficié du discrédit des péronistes, englués dans plusieurs affaires de corruption, et du soutien tacite des confédérations syndicales, notamment la CGT, autrefois le bras armé du péronisme, mais qui a choisi de ménager l’actuel président.

La découverte deux jours avant le scrutin du cadavre d’un opposant disparu depuis août, Santiago Maldonado, qui faisait peser sur le gouvernement le soupçon qu’on pouvait disparaître sous Macri comme au temps de la dictature, n’a pas eu d’impact sur le scrutin grâce à l’intervention opportune d’un juge qui a dédouané les forces de répression.

Le candidat de Macri est arrivé en tête dans la province la plus peuplée, celle de Buenos Aires, traditionnellement péroniste. L’ex-présidente, Cristina Kirchner, qui avait espéré l’emporter dans cette province, a perdu son pari. Elle pourra siéger néanmoins comme sénatrice, une protection utile pour celle qui est mêlée à plusieurs affaires de corruption. Elle paye aussi la division de son parti, puisque deux autres candidats péronistes étaient en concurrence avec elle. D’autres candidats péronistes ont été battus en province.

Le seul fait encourageant dans cette élection est le résultat de l’extrême gauche du FIT (Front de la gauche et des travailleurs) qui regroupe trois organisations se réclamant du trotskysme, le Parti ouvrier (PO), le Parti des travailleurs pour le socialisme (PTS) et la Gauche socialiste (IS). Avec environ 1,2 million de voix, ils obtiennent un de leurs meilleurs résultats.

Pour la première fois, par exemple, ils auront deux députés nationaux dans la province de Buenos Aires, contre un auparavant. De même, il y aura deux conseillers municipaux à Buenos Aires. Dans plusieurs provinces, ils obtiennent des résultats importants et des élus. Ainsi, à Jujuy, le candidat du FIT, un employé municipal, a obtenu plus de 18 % des voix. À Mendoza, la candidate obtient près de 12 %. À Santa Cruz, c’est près de 10 % et dans plusieurs autres provinces entre 6 et 9 %.

Les candidats du FIT ont fait campagne contre la politique d’austérité menée par Macri, contre les licenciements, pour un salaire décent, et en appelant les travailleurs à se mobiliser après l’élection contre une loi travail que Macri entend imposer. Les élus du FIT ont annoncé qu’ils seront aux côtés des travailleurs en lutte. Comme l’a déclaré l’un d’entre eux, « avec son résultat électoral, Macri ne doit pas imaginer qu’il dispose d’un chèque en blanc ».

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