Regional -- groupe Air France (Clermont-Ferrand) : Grève pour les salaires29/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une-2239.gif.445x577_q85_box-0%2C18%2C234%2C321_crop_detail.png

Dans les entreprises

Regional -- groupe Air France (Clermont-Ferrand) : Grève pour les salaires

Depuis le 16 juin, comme leurs camarades des autres centres de la compagnie Regional, les travailleurs du centre de maintenance de Clermont-Ferrand sont en grève pour les salaires.

Regional est une filiale du Groupe Air France qui emploie 1 800 salariés, dont 850 personnels au sol. Clermont-Ferrand, le principal centre de maintenance, compte environ 350 personnes, dont 250 techniciens qui travaillent en équipes 3x8, et une centaine d'administratifs.

La grève a commencé jeudi 16 juin au soir. Près de 80 % des techniciens sont en grève totale. Ils se relaient 24 heures sur 24 au piquet de grève devant l'entrée du centre. Le personnel administratif participe au mouvement par des débrayages. Le ras-le-bol général porte d'abord sur les salaires. Les plus mal payés touchent à peine 1 200 euros net par mois. Alors que la direction ne veut accorder que 1 % d'augmentation, ils réclament 5 %, avec un minimum de 100 euros par mois. Mais depuis le début de la grève, la direction nationale fait la sourde oreille. Le directeur du centre de Clermont-Ferrand a osé dire qu'il ne comprenait pas que le personnel se plaigne, lui qui ne gagne « que » 205 000 euros à l'année, et vient de recevoir une prime de 25 000 euros !

Selon la CGT, si ces revendications étaient satisfaites, cela ne « coûterait » que 1,7 million d'euros à la société pour 850 salariés. C'est à peine plus que ce que gagne le patron du groupe Air France à lui tout seul : 1,3 million d'euros. D'ailleurs, de l'argent, il y en a puisque Air France envisagerait de recapitaliser Regional de 100 millions d'euros en fin d'année.

Parmi les autres causes du mécontentement, il y a diverses vexations et aussi la discrimination envers le personnel féminin : récemment deux femmes ont été nommées cadres à la place de deux hommes avec un salaire presque deux fois moindre. Tout cela a contribué au succès de la mobilisation.

L'ambiance sous la tente de la grève est à la convivialité. Tous les jours un gréviste, ex-cuisinier de métier, prépare de bons petits plats. Dimanche 26 juin, les familles étaient invitées à déjeuner au piquet de grève. Des militants d'autres entreprises passent régulièrement exprimer leur soutien.

Lundi 27 juin, les grévistes des trois équipes se sont rassemblés devant les grilles du centre et ont décidé de la suite du mouvement. Toutes les décisions sont prises par l'ensemble des grévistes par un vote à main levée. Près de la moitié des avions de la compagnie sont cloués au sol et le personnel navigant est appelé de son côté à la grève à partir de mercredi 29 juin.

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