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CHU d'Angers : Grève du personnel des labos
Jeudi 23 juin, la quasi-totalité du personnel des labos du CHU d'Angers était en grève.
Depuis mi-mai, la direction a regroupé les différents laboratoires dispersés dans l'hôpital au sein d'un bâtiment tout neuf. En même temps que ce déménagement, c'est aussi tout le fonctionnement qui a été changé : mise en place d'un plateau automatisé qui est censé diriger automatiquement les prélèvements en fonction des examens demandés, mise en place d'un nouveau mode de prescription par ordinateur. Et évidemment la direction en a profité pour diminuer les postes administratifs, déplacer les aides de labo vers des tâches de ménage et pour éclater les équipes et modifier les horaires d'une partie du personnel.
Le 10 mai, une partie de celui-ci s'était mobilisée pour prévenir que le déménagement prévu la semaine suivante était totalement inenvisageable dans ces conditions, le nouveau matériel n'étant pas opérationnel et le personnel pas formé. La direction n'en a bien sûr tenu aucun compte et le résultat est encore pire que ce que les plus pessimistes envisageaient !
En plus des conséquences sur la vie quotidienne (horaires, heures supplémentaires, surcroît de travail...), c'est l'ambiance au travail qui est devenue intenable. Tous les services de l'hôpital réclament les examens... qui n'arrivent pas, se perdent ou sont en attente ! Le moins qu'on puisse dire c'est que l'atmosphère est devenue irrespirable.
Face à l'explosion de colère, la direction a eu recours à ses procédés habituels : déni du problème, vagues promesses... quand ce n'était pas carrément du cynisme en laissant entendre qu'il fallait avoir confiance, que les problèmes n'étaient pas si graves... (Les patients apprécieront !)
Tout cela se passe dans un contexte d'économies, sur tout mais sur le personnel en priorité. Le directeur général qui a quitté récemment l'hôpital se vantait dans la presse locale d'avoir remis le paquebot CHU à flot. Il parlait évidemment des comptes, comme si l'activité d'un hôpital se résumait à ses finances. Mais il a laissé une situation totalement dégradée et c'est aujourd'hui que les conséquences de ses décisions se révèlent dans toute leur ampleur.
Ce mouvement dans les labos est un symptôme du mal qui mine l'ensemble de l'hôpital : l'augmentation d'activité sans l'augmentation du personnel en conséquence. La plupart des services sont au bord de l'explosion et l'été, avec son cortège de congés non remplacés, risque d'être chaud... très chaud !