Les braises de Notre-Dame étaient encore chaudes que les grandes fortunes faisaient déjà connaître leur contribution à sa reconstruction. 100 millions, ont annoncé la famille Pinault et l’entreprise Total ! 200 millions, ont renchéri Arnault (LVMH), première fortune française, et la famille Bettencourt-Meyers (L’Oréal) ! En tout, un milliard aurait été annoncé par les grands groupes et leurs actionnaires… qui pourront bénéficier de la défiscalisation des deux tiers de leurs dons.
Un milliard, rubis sur l’ongle : l’argent dégouline, quand tant de travailleurs ont du mal à finir le mois. Un milliard, l’obole des riches, c’est trois hôpitaux, ou 10 000 logements. Ou encore 25 000 emplois payés 1 800 euros net, avec les cotisations. Quand le gouvernement a augmenté la CSG ou a désindexé les retraites de l’inflation, il a dit y être obligé, faute d’argent. Quand il a baissé les APL, quand il supprime des centaines de milliers d’emplois aidés, il explique qu’il n’y a pas d’argent. Aux services d’urgence des hôpitaux parisiens, en grève pour dénoncer le manque d’effectifs, on répond que les caisses sont vides. Même les pompiers, célébrés à juste titre il y a quelques jours, doivent régulièrement se mobiliser contre la baisse de leurs moyens. Et que dire de la misère des Ehpad, ou du logement ? À Marseille, six mois après les effondrements de la rue d’Aubagne, plusieurs centaines de personnes habitent toujours à l’hôtel, faute de logements sûrs.