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- Lutte ouvrière n°2647
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Leur société
“Travailler plus” : une offensive contre les droits des travailleurs
Il est clair désormais que Macron se prépare à utiliser les prétendues consultations organisées ces derniers mois pour justifier une offensive contre les travailleurs sur le terrain du temps de travail.
Que ce soit sur l’allongement de l’âge du départ en retraite de 62 à 65 ans, la remise en cause des 35 heures, la suppression d’un jour férié, l’orchestre gouvernemental et médiatique s’est mis au diapason pour seriner qu’il faut « travailler davantage ».
Les arguments mis en avant par les partisans du « travailler plus » sont toujours les mêmes, et toujours aussi mensongers. Ainsi, même le patronat convient qu’il ne reste plus rien des 35 heures depuis la loi Tepa sous Sarkozy, la loi El Khomri sous Hollande ou les ordonnances Macron. La semaine de travail effective est en moyenne aujourd’hui de 39,1 heures quand on travaille à temps complet.
La suppression d’un second jour férié, après celle décidée en 2004 par Raffarin pour « financer la dépendance des personnes âgées », ne viserait que les salariés en les obligeant à une nouvelle journée de travail non rémunérée. Mais pourquoi ne pas faire garantir ce financement en prenant sur les milliards distribués chaque année aux actionnaires ? Pourquoi la seule piste envisagée est-elle de faire travailler plus ceux qui produisent les richesses ?
Le temps de travail, qu’il s’agisse du nombre d’heures travaillées ou du départ en retraite, n’est pas une question d’arguments. C’est un terrain sur lequel se mène la lutte des classes, depuis que le capitalisme a scindé en deux camps la société : la minorité qui possède le capital et la majorité qui est condamnée à lui vendre sa force de travail.
Il est évident qu’avec six millions de chômeurs, le bon sens serait de baisser le temps de travail, en garantissant bien-sûr des salaires dignes, et de répartir les tâches entre tous ; le bon sens serait de garantir aux plus anciens de partir en retraite avant d’être usés et de laisser la place aux plus jeunes. Mais ce bon sens, le gouvernement et le patronat n’en ont que faire : cette nouvelle offensive sur le terrain du temps de travail est destinée à obtenir encore un peu plus de la classe ouvrière pour que soient distribués aux actionnaires les sacro-saints dividendes.
En avril 1919, la loi des 8 heures était votée par une Assemblée nationale qu’effrayait la vague révolutionnaire née à la fin de la Première Guerre mondiale. (voir page 7).Cent ans après, non seulement la journée de travail n’a guère baissé en comparaison de l’augmentation de la productivité, mais les capitalistes et le gouvernement à leur service voudraient imposer de nouveaux reculs sur ce terrain.
Le Centenaire de la loi sur les 8 heures nous rappelle que c’est bien par la lutte de classe et en se faisant craindre que les travailleurs pourront les arrêter.