Économies d’énergie : les travailleurs trinquent04/01/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/01/P12-1_Sans_chauffage_ni_electricite_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C67%2C547%2C375_crop_detail.jpg

Leur société

Économies d’énergie : les travailleurs trinquent

Se faisant le reflet des déclarations gouvernementales, les médias se sont félicités des économies d’énergie faites ces derniers mois grâce aux « petits efforts » des foyers et à ceux des entreprises qui ont abouti à « de grands résultats ». La dernière semaine de novembre, la consommation d’électricité était en baisse de 8,3 % par rapport à la même époque de l’an dernier.

Illustration - les travailleurs trinquent

Certes, la température clémente des périodes récentes entre dans la baisse de la consommation énergétique des particuliers. Mais la hausse fulgurante du prix des produits – gaz, électricité, fioul et même pellets de bois – a exercé une contrainte autrement plus forte que tous les appels au civisme des donneurs de leçons. La principale économie a été réalisée en baissant le chauffage, même les jours de grand froid. À l’extérieur de leur habitation, les salariés et les écoliers subissent les baisses de température imposées par les dirigeants d’entreprises ou les communautés urbaines. Et alors que les jeunes étaient en vacances, bien des patinoires et des piscines n’ont ouvert que partiellement, voire pas du tout.

Quant aux félicitations adressées aux entreprises pour leurs efforts, elles masquent mal que ce sont les travailleurs qui en font les frais. En effet, si de petits artisans sont poussés à la fermeture faute de pouvoir payer leurs factures d’électricité, des grandes entreprises n’ont quant à elles aucun scrupule à fermer des ateliers, voire des usines entières. Ainsi, pour citer quelques exemples, la verrerie Duralex, dans le Loiret, avait annoncé dès novembre qu’elle mettait son four en veille pendant cinq mois, contraignant 250 travailleurs au chômage partiel. La verrerie Arc, dans le Pas-de-Calais, a suivi cet exemple, éteignant et plaçant 1 600 salariés en chômage partiel deux jours par semaine. ArcelorMittal, qui emploie 2 500 salariés à Fos-sur-Mer, ferme un de ses deux hauts-fourneaux, avec bien entendu des répercussions sur l’emploi, etc. En fin de liste (pour l’instant) le groupe alimentaire Cofigeo, qui possède entre autres les marques William Saurin, Garbit, Panzani, Raynal et Roquelaure, a annoncé le 2 janvier la fermeture de quatre de ses huits sites, touchant 800 salariés.

Quand des travailleurs sont mis au chômage partiel, c’est l’État qui paie l’essentiel de leurs salaires. Si, de ce fait, l’entreprise s’en sort bien, les salariés mis dans cette situation n’ont pas d’autre choix que de boucler leurs fins de mois avec des salaires amputés, en se serrant la ceinture.

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