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Territoriaux d’Angers : les miettes, ça ne suffit pas
Lundi 2 janvier, alors que le maire d’Angers s’apprêtait à présenter ses vœux aux habitants, il a dû faire un détour par le rassemblement des agents de la ville et de l’agglomération venus lui rappeler, devant le Centre des congrès, qu’ils ne sont pas satisfaits de ses propositions dérisoires sur les salaires.
La mobilisation pour une hausse des salaires des territoriaux a commencé fin octobre chez les ASVP et les jardiniers, avant de toucher l’ensemble des services. De novembre aux vacances de fin d’année, des rassemblements ont eu lieu tous les lundis et jeudis midi sur le parvis de l’hôtel de ville. Les revendications centrales sont un vrai treizième mois, au lieu des deux primes semestrielles aujourd’hui existantes, et une augmentation de 150 euros sur la prime IFSE, dite prime service public.
Passant d’une vingtaine de travailleurs au départ à plus de deux cents à la veille des fêtes, ces débrayages de 59 minutes ont permis à des salariés employés dans des services dispersés, qui se croisent rarement, de discuter ensemble de leurs problèmes. Et l’insuffisance des salaires, guère supérieurs au smic quand on est en catégorie C, gelés pendant une décennie et augmentés de 3,5 % seulement en juillet 2022 alors que l’inflation caracole, en effet, tout le monde connaît !
Jeudi 15 décembre, pour la première fois, les agents étaient appelés à la grève sur une demi-journée. À partir de midi, ils ont été près de 250 à passer devant la mairie, où le maire Modem Jean-Marc Verchère avait enfin accepté de rencontrer l’intersyndicale. Blocage du tramway, sirènes et pétards à profusion : les travailleurs en colère se sont fait voir et entendre.
Sans surprise, la concertation n’a accouché que de mesures dérisoires : une mini-augmentation du chèque déjeuner et de la participation employeur à la protection sociale complémentaire. Réunis en assemblée générale à la Bourse du travail le jour même, une centaine de travailleurs ont estimé que c’était loin du compte et que la lutte devait donc continuer.
Dès le samedi 19, une centaine de travailleurs ont bloqué le service de la propreté publique, perturbant le nettoyage des marchés et du centre-ville. Sur le piquet, les basses températures n’ont pas empêché de chaleureuses discussions, autour d’un brasero puis d’un barbecue, entre éboueurs, employés des musées, des piscines, de la voirie, etc.
Le maire Verchère osera-t-il présenter aux agents ses vœux, prévus lundi 9 janvier, alors qu’il a repoussé toute nouvelle négociation à une date indéterminée ? Face à son attitude, une nouvelle assemblée générale jeudi 5 devait décider de nouvelles actions pour les jours à venir.