Cuba : crise sociale et conséquences de l’embargo14/07/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/07/2763.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Cuba : crise sociale et conséquences de l’embargo

Le 11 juillet, des milliers de Cubains sont descendus dans la rue pour manifester, de façon inédite, aux cris de « Nous avons faim », « Nous voulons des vaccins », « Nous n’avons pas peur », « Liberté ».

Les anticastristes de toutpoil, en tête ceux de Miami, ont voulu voir dans cette journée de révolte, qui a marqué plusieurs villes du pays, la fin du régime. C’était aller un peu vite en besogne. Mais il reste que cette protestation, quels qu’en aient été les instigateurs via les réseaux sociaux, autorisés depuis 2018, a montré que la population cubaine supporte de plus en plus mal la crise économique et sanitaire qui la frappe. Elle n’est pas la seule dans le monde : des réactions de colère et de révolte se produisent dans de nombreux pays, du Pérou au Liban, où la dégradation économique est immense.

Cuba n’y a pas échappé. L’économie du pays repose en grande partie sur le tourisme. Mais laisser entrer les touristes a eu pour conséquence de faire entrer le virus. Maintenant, à l’inverse, les touristes ont disparu et avec eux l’activité qu’ils entraînaient.

À cela s’est ajoutée la récente réforme monétaire qui a fondu les deux systèmes qui cohabitaient, une monnaie sous-évaluée pour les locaux, et une monnaie surévaluée pour les touristes. La conséquence est une forte inflation.

Mais une dernière cause, et qui n’est pas la moindre, est le fait que depuis 1962 l’embargo imposé par les États-Unis prive Cuba d’accès à des biens de consommation indispensables, nourriture ou médicaments.

Cuba ne manque pas de dollars mais, du fait de l’embargo, beaucoup de pays qui pourraient traiter avec l’île s’y refusent, pour ne pas subir les foudres de Washington. Et sur ce plan le président Biden, qui plaît tant à Mélenchon et Roussel, marche dans les traces de Trump, qui avait mis un terme à la demi-ouverture d’Obama. Ainsi Biden, en même temps qu’il donnait un coup de chapeau aux Cubains de Miami, vient cyniquement d’appeler « le régime cubain à entendre son peuple et à répondre à ses besoins en ce moment crucial, plutôt que de s’enrichir ». C’est l’étrangleur qui crie à l’assassin !

L’embargo promu par Biden et ses prédécesseurs est une arme économique d’un État impérialiste qui souhaite punir un peuple pour avoir conquis son indépendance à son nez et à sa barbe. La misère ainsi provoquée peut alors fournir un prétexte à de nouvelles interventions. Le peuple cubain n’a certes pas à se fier à de tels prétendus défenseurs.

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