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- Lutte ouvrière n°2763
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Dans les entreprises
Aéroports de Paris – Roissy-Orly : c’est toujours non !
Vendredi 9 juillet, la grève à ADP a une nouvelle fois rassemblé environ 600 manifestants à Roissy et 300 à Orly. Un mois après le début du mouvement, et malgré la signature d’un protocole de fin de grève par deux syndicats, beaucoup restent déterminés à refuser toute baisse de salaire.
Les grévistes se battent contre le plan PACT que cherche à imposer la direction d’ADP. Il comporte des baisses de rémunération, de l’ordre de 15 %, et passe par des avenants qui modifient le contrat de travail. En cas de refus, les travailleurs sont menacés de licenciement.
Depuis quatre week-ends, ils font grève à plusieurs milliers et manifestent à plusieurs centaines. Comme l’ont attesté les votes unanimes lors des rassemblements organisés par les syndicats, la revendication est sans ambiguïté : retrait du plan de la direction. L’offensive patronale va au-delà d’ADP et le PDG, de Romanet, avait présenté son plan il y a quelques mois comme un exemple pour les autres entreprises . Si la remise en cause des contrats de travail passe facilement, cela peut en inspirer d’autres. Les grévistes n’en sont que plus déterminés.
En face, le recours au bâton contre la grève va crescendo. Les 2 et 3 juillet, la police avait déjà encerclé des manifestants, les avaient verbalisés un par un pour non-respect des règles de distanciation sanitaire, et un gréviste avait été mis en garde à vue. Le 9, à Roissy, ils ont eu droit aux gaz lacrymogènes et aux coups de matraque. À Orly, la police a mis en garde à vue, en tant que « meneurs », les dirigeants de la CGT, de l’UNSA et de la CFE-CGC. Puis, le 10, elle a interdit aux grévistes de Roissy de distribuer des tracts aux passagers et de porter des signes distinctifs d’ADP ou des syndicats. Autant de mesures répressives qui s’en prennent au droit de grève et qui montrent que la direction craint la mobilisation.
Des grévistes d’ADP de Roissy se sont adressés aux travailleurs des autres entreprises de l’aéroport, pour les informer et les appeler à les rejoindre. Ils ont pu vérifier que leur mouvement est très populaire. Dans de nombreuses entreprises, les patrons s’attaquent aux salaires, par exemple chez Servair (plateaux-repas), en diminuant le 13e mois, ou dans les entreprises de sûreté, en recalculant les primes au prorata du temps de chômage partiel imposé. Alors, certains grévistes affirment qu’il faut aller vers une lutte à l’échelle de l’aéroport.
Depuis deux semaines, la direction a cherché à démobiliser une partie d’entre eux, en agitant la (toute petite) carotte de primes dégressives qui atténueraient temporairement les baisses de salaire. Si, le 13 juillet, deux syndicats ont signé un protocole de fin de grève, ces miettes sont rejetées par une grande partie des grévistes et cela ne change rien au fond. Comme l’affirme une banderole : il n’y a aucune raison que les travailleurs paient, même un centime. Une nouvelle journée de grève est prévue le 16 juillet, à l’appel de la CGT.