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MA France : un patron à surveiller de très près
L’usine MA France à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis est l’ancien atelier des Presses de l’usine PSA Aulnay, fermée en 2013. Aujourd’hui, cette usine emploie près de 500 travailleurs qui fabriquent des éléments de carrosserie automobile, essentiellement pour Stellantis.
Au mois d’avril, la direction a indiqué que Stellantis, propriétaire des outils de presse, souhaitait récupérer à partir du mois d’août six gammes d’outils, sur les 42 gammes en production. D’après elle, cela se traduirait à terme par la suppression de 57 emplois. Devant l’émotion suscitée, les directions soufflent le chaud et le froid. Aujourd’hui, la direction de MA France promet oralement qu’il n’y aura aucune suppression d’emploi et Stellantis garantit à son sous-traitant un chiffre d’affaires constant. Sauf qu’à Aulnay-sous-Bois on sait ce que valent les fausses promesses, après l’expérience de la fermeture de l’usine PSA.
Vendredi 11 juin, les travailleurs présents ont vu débarquer un huissier de justice, accompagné d’agents de sécurité. Résultat : deux outils de presse pesant au total 27 tonnes ont été escamotés.
Un mois après, le 10 juillet, une nouvelle opération de déménagement de quatre outils a été organisée en catimini avec, cette fois, deux huissiers de justice et une présence policière, le tout entre 6 heures et 8 heures du matin.
La direction prend ces précautions parce qu’elle a mesuré la méfiance : une pétition contre le déménagement des outils a été signée par 200 travailleurs en deux jours. Vingt-cinq d’entre eux se sont déplacés mercredi 7 juillet au tribunal, pour exiger que la direction donne toutes les informations et dénoncer les menaces sur leur emploi.
Jeudi 8 et vendredi 9 juillet, la totalité des trois équipes a participé à des assemblées générales d’une heure pour discuter.
Beaucoup réalisent que les promesses sur le chiffre d’affaires ne sont que des promesses qui, de plus, ne garantissent rien sur les emplois et les postes.
Alors, quand le déménagement des outils du samedi 10 juillet a fuité, des travailleurs ont parlé de « braquage » et se sont réunis devant la porte de l’usine pour manifester. Ils ont écrit sur leurs banderoles : « Notre outil de travail = nos emplois », « Maintien de tous les emplois ».
Et l’idée de mettre l’usine sous surveillance, afin de contrôler en permanence le nombre de postes et d’outils, fait son chemin.