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Dans les entreprises
Renault : des pertes, mais combien de gains ?
Avec l’annonce de ses résultats financiers de 2019, une perte nette du groupe de 141 millions d’euros, Renault a aussi lancé une campagne de presse alarmiste.
Tenu de fournir des explications aux financiers investisseurs, le constructeur évoque « principalement la moindre contribution des entreprises associées, en baisse de 1 730 millions d’euros, et une charge d’impôts différés en France pour 753 millions d’euros ». En clair, les commandes pour Nissan et Daimler auraient baissé, les véhicules diesel se seraient moins vendus en Europe, tout comme les composants sur les marchés iranien et chinois. Une autre explication avancée est le fait… d’avoir dû payer ses impôts !
Pour remettre les choses au point, Renault dispose tout de même d’une confortable trésorerie, appuyée sur les presque 17 milliards accumulés sur les cinq années précédentes. Le groupe a pu verser 312 millions de dividendes aux capitalistes actionnaires en 2019 ! Le prochain directeur général, Luca de Meo, ne sera pas oublié et verra ses revenus (6 millions annuels) augmentés d’un million d’euros par rapport à ceux de Carlos Ghosn, qui a les démêlés judiciaires que l’on sait.
Ces fortunes et les dividendes versés aux actionnaires ont été nourris par les milliers de suppressions d’emplois effectuées de par le monde, à production équivalente. Les méthodes de Renault accentuent la précarité, aggravent les conditions de travail dans les usines et les bureaux. En France, les travailleurs des usines alternent les périodes de chômage et des samedis travaillés, des journées de travail rallongées. Les accidents du travail et les maux de dos, de bras et d’épaules augmentent avec les cadences. Au Technocentre de Guyancourt, dans les Yvelines, la direction a même mis fin aux contrats des travailleurs prestataires, qui se retrouvent sans perspective dans leurs propres entreprises.
Le groupe, dont font partie Dacia, Alpine, Renault Samsung Motors et Lada, compte 183 000 travailleurs. Il s’y ajoute, en France, 9 000 intérimaires et des milliers de prestataires, plus précaires encore, souvent plus mal payés et ne bénéficiant pas des primes comme celle d’intéressement, versée récemment.
Alors, de l’argent, il y en a, produit de l’exploitation de ceux qui seraient en droit, non seulement d’exiger leur dû, mais aussi de contrôler les comptes de l’entreprise.