Centrale nucléaire de Gravelines : en grève pour les retraites22/01/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/01/2686.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

dans le mouvement

Centrale nucléaire de Gravelines : en grève pour les retraites

Depuis mardi 14 janvier, 400 agents EDF, sur les 2 000 que compte la centrale de Gravelines, dans le Nord, ont voté pour la grève reconductible jusqu’au retrait de la réforme des retraites. Depuis, la poursuite de la grève a été revotée à chaque fois à l’unanimité des travailleurs mobilisés.

Pendant tout le mois de décembre, la mobilisation s’est développée et de nombreux travailleurs de la centrale ont participé aux manifestations à Dunkerque.

Lundi 13 janvier, la proposition des syndicats de ne faire qu’une journée de grève dans la semaine a suscité la colère. Des grévistes ont proposé la grève pour trois jours avec blocage du site, ce qui a emporté l’adhésion des grévistes présents. Depuis, la participation est importante, les grévistes se relaient sur le piquet de grève, de jour comme de nuit. Ce sont essentiellement des agents EDF, mais également quelques salariés des entreprises prestataires de la centrale. Ces derniers ne sont pas sous le même régime de retraite que les agents EDF, mais tout le monde est conscient qu’il s’agit d’une réforme contre tous les travailleurs.

Depuis, la mobilisation se maintient. En journée, ce sont continuellement entre 200 et 400 travailleurs qui se relaient pour tenir le piquet et assister aux assemblées générales ou aux points d’information organisés par les syndicats. Tout le monde prend ses dispositions pour qu’il y ait en permanence suffisamment de monde devant le site : ceux qui partent tôt le soir s’engagent à revenir dès 5 heures le lendemain matin ; ceux qui font la nuit sont de retour en début d’après-midi. Comme tout le monde est concerné, il y a une pression collective pour que tout le monde y participe activement.

Il y a donc de la détermination, et les tentatives d’intimidation de la direction sont sans effet sur le mouvement. Elle a tenté de mettre en avant des arguments sur la sûreté nucléaire, pour empêcher qu’il y ait un blocage et des rassemblements sur le site. Un DRH envoyé par la direction a demandé aux grévistes de laisser libres les accès au site pour les pompiers. En quelques minutes, une centaine de grévistes l’ont entouré et ils lui ont expliqué, arguments à l’appui, qu’ils contrôlaient correctement les accès, qu’ils étaient des travailleurs responsables et garants de la sûreté du site. Le vendredi 17 janvier, la grève a de nouveau été votée à l’unanimité.

Certains syndicats ne parlent que du régime de retraite des agents EDF. Mais les travailleurs, présents depuis le début des manifestations du mois de décembre, se sont mobilisés avec l’ensemble des travailleurs pour le retrait complet de la réforme.

D’après les anciens présents sur le piquet de grève, il n’y avait pas eu une telle mobilisation depuis 1984. Comme l’a dit un travailleur au DRH sur le piquet de grève : « Ici on lutte ensemble, on apprend à se connaître, on sait que vous allez continuer vos attaques, on s’y prépare. »

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