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- Lutte ouvrière n°2686
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Dans le monde
Sénégal : hausse du prix de l’électricité
Cet article a été écrit par nos camarades de l’UATCI (Union africaine des travailleurs communistes internationalistes) dans leur journal Le pouvoir aux travailleurs.
« Le 10 janvier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Dakar, à Thiès, ainsi que dans d’autres villes du pays, pour protester contre la hausse des prix de l’électricité (entre 6 et 10 %) à compter du 1er décembre 2019. Le prétexte de cette hausse est de « financer le développement du réseau de la Sénélec ». C’est un refrain bien connu, mais cette décision scélérate n’est pas acceptée par les habitants, car ils savent qu’elle va générer des augmentations de prix en cascade des produits de première nécessité, du transport et des services. C’est la 4e manifestation du genre depuis fin novembre dernier.
[…] Lors de la première manifestation du 29 novembre à Dakar devant le Palais de la République, le gouvernement a procédé à des arrestations de quelques dirigeants et militants du mouvement, en croyant que cela allait mettre fin à toute velléité de contestation dans la rue, mais cela n’a fait qu’ajouter de la colère à la colère.
Du coup, aux slogans et pancartes de protestation contre l’augmentation du prix de l’électricité s’en sont ajoutés de nouveaux, exigeant la libération des militants arrêtés.
La colère est telle que, dans certains quartiers populaires, les agents de la Sénélec n’osent plus se présenter pour apporter les factures d’électricité aux habitants. C’est ainsi que de nombreux habitants ne les ont pas vus alors qu’ils étaient attendus depuis décembre. Les gens se souviennent encore de la promesse faite par Macky Sall lors de sa présentation des vœux le 31 décembre 2017. Il avait promis de baisser de 10 % le tarif de l’électricité dans les trois mois. Non seulement il n’y a pas eu de baisse, mais aujourd’hui il l’augmente.
Il croyait que cette augmentation allait passer comme une lettre à la poste, mais c’était mal connaître le malaise profond de la population, qui n’en peut plus de supporter la cherté de la vie, les coupures d’eau et d’électricité incessantes dans les quartiers populaires, le mauvais fonctionnement des hôpitaux publics, etc.
Des boulangers, des transporteurs, entre autres, se sont joints au mouvement et cela lui donne plus de poids.
S’il s’amplifie et entraîne d’autres catégories de la population, notamment les travailleurs, les enseignants, les étudiants et bien d’autres laissés-pour-compte, il sera assez fort pour faire reculer le gouvernement. Et celui-ci réfléchira peut-être par deux fois avant de prendre d’autres mesures impopulaires. »