Prime gilets-jaunes : versée au compte-gouttes27/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2643.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Prime gilets-jaunes : versée au compte-gouttes

Dans un récent communiqué, plusieurs ministres se félicitent du fait que plus de 2 millions de salariés avaient bénéficié, à la fin janvier, de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat.

C’est la fameuse prime que Macron avait annoncée début décembre, pour essayer de calmer la colère des gilets jaunes. Il avait proposé aux chefs d’entreprise volontaires de verser aux salariés une prime exceptionnelle défiscalisée, sans rien leur imposer bien sûr !

C’est donc une minorité de travailleurs qui ont pour l’instant reçu cette prime, moins de 10 % de l’ensemble des salariés, même si les entreprises ont encore jusqu’à fin mars pour décider de l’attribuer. Dans les grandes entreprises, seulement un tiers des établissements ont attribué une prime, et 13 % des PME, selon l’Insee.

D’autre part, bien des entreprises n’ont pas versé la prime aux intérimaires. La loi qui instituait cette prime précisait que les salariés qui en bénéficiaient devaient être présents au 31 décembre. Or la fin de l’année est une période de fermeture dans de nombreuses entreprises, et les contrats des intérimaires sont souvent interrompus dans cette période. Chez PSA par exemple, de nombreux intérimaires n’ont pas touché de prime, car une clause précisait qu’il fallait être présent dans l’effectif de l’entreprise au 21 décembre, dernier jour avant la fermeture de l’usine. PSA n’a pas versé non plus la prime aux préretraités, qui font pourtant toujours partie de l’effectif de l’entreprise et ont souvent passé leur vie à produire des profits pour PSA.

Chez EDF, Valeo, Carrefour, GRDF, Thales ou à La Poste, les directions expliquent qu’elles n’ont pas versé la prime aux intérimaires, car ce ne sont pas leurs salariés, mais ceux des agences d’intérim. Leur travail est pourtant bien à l’origine des profits de ces entreprises, au même titre que celui de l’ensemble des autres travailleurs.

C’est la lutte entamée par les gilets jaunes qui a imposé au gouvernement de mettre en place cette prime, et qui a convaincu un certain nombre de patrons, inquiets que la colère des travailleurs explose aussi dans leurs entreprises par des grèves, de la mettre en place.

Mais le gouvernement s’est bien gardé de l’imposer aux patrons, ce qui fait que seule une minorité de travailleurs en a finalement bénéficié. Alors, les travailleurs devront encore se battre pour imposer une véritable augmentation générale de tous les salaires et pour leur indexation sur les augmentations de prix.

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