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Dans les entreprises
Arjowiggins : les travailleurs n’ont pas à payer
Lundi 25 mars, suite à l’annonce de la mise en liquidation judiciaire de l’usine par leur directeur de site, plus d’une centaine de travailleurs de la papeterie Arjowiggins de Bessé-sur-Braye, dans la Sarthe, ont manifesté en occupant les voies de la gare TGV de Vendôme.
Les travailleurs ont bloqué une partie du trafic des trains de Paris vers le Sud-Ouest entre 11 h 30 et 16 heures, dans le but de faire connaître leur situation dans les médias nationaux.
Les 568 salariés sont menacés de perdre leur emploi depuis fin décembre suite à la décision du propriétaire, le groupe Sequana, de vendre l’usine, ainsi que deux autres entreprises à Saint-Mars-la-Brière dans la Sarthe et à Château-Thierry dans l’Aisne.
Depuis trois mois, les autorités publiques, les élus locaux avec les directions syndicales les lanternent en leur expliquant qu’il ne faut pas faire de vagues pour trouver un repreneur.
Le seul candidat qui s’est proposé a été un groupe scandinave, Lessebo, qui ne souhaitait reprendre qu’une partie du personnel, laissant 200 salariés sur le carreau et demandant à l’État qu’il apporte 32 millions d’euros de financement. Quand le tribunal de commerce de Nanterre a exigé quelques garanties financières, ce groupe a finalement retiré sa proposition de reprise, provoquant la liquidation judiciaire.
Le groupe Sequana, pourtant à l’origine de cette situation, n’est pas inquiété. Avec un chiffre d’affaires de 2,8 milliards en 2017, il pourrait tout à fait maintenir les emplois, quitte à rogner un peu sur ses bénéfices. Quant à l’État, qui détient 15 % du capital, il se fait le complice des tractations entre capitalistes sur le dos des travailleurs d’Arjowiggins.
Mais cette réaction des travailleurs, qui n’est pas la première, peut encore donner du fil à retordre au groupe Sequana et à l’État.