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Tchad : la lutte des fonctionnaires fait reculer le gouvernement
Le bras de fer engagé depuis plus de cinq mois entre le dictateur tchadien Idriss Deby, ce fidèle allié de l’impérialisme français, et les fonctionnaires en grève vient de se terminer par une petite victoire de ces derniers. C’est ce qu’expliquent nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) dans leur journal Le pouvoir aux travailleurs.
Le 26 octobre un accord a été signé au palais présidentiel entre les dirigeants de la Plateforme syndicale revendicative, composée de l’UST (Union des syndicats du Tchad), du Syndicat national des enseignants-chercheurs du supérieur (SYNECS) et de la Confédération indépendante des syndicats du Tchad (CIST), et le gouvernement. Celui-ci s’est notamment engagé à augmenter les salaires de 15 % ; à porter à 65 % le niveau de remboursement des primes et indemnités de salaire, arbitrairement réduites à 50 % auparavant par le dictateur Idriss Deby. En contrepartie, les syndicats ont appelé tous les grévistes à reprendre le travail le 29 octobre, dans tout le pays.
Ce qui a poussé Idriss Deby à faire ce geste, c’est sans doute le mécontentement de la population déshéritée. En refusant de satisfaire les revendications des grévistes, la situation s’est aggravée dans les services publics comme les hôpitaux ou l’Éducation.
La plupart des hôpitaux publics étant en grève, seuls les soins urgents étaient donnés dans certains. Alors, les malades allaient se faire soigner dans les hôpitaux privés, comme le Bon Samaritain, à Wallia. Or ces hôpitaux privés coûtent cher. Ils ne sont pas à la portée des familles pauvres.
Quant aux écoles, c’était le même problème. Les lycées, les collèges et les écoles étaient également fermés pour fait de grève. Seules les écoles privées fonctionnaient, alors qu’elles sont pour la plupart trop chères pour les enfants de parents démunis.
Plus la grève perdurait, plus le mécontentement grandissait. De peur que la colère ne finisse par l’emporter, lui et son gouvernement de voleurs et de brigands, Deby s’est précipité pour signer un accord avec les syndicats.
Il est à craindre que les grévistes, en reprenant le travail sur de simples promesses, se fassent avoir une nouvelle fois par Déby qui, en général, ne respecte pas ses engagements. Mais, échaudés par un accord qu’ils ont signé en mars dernier et qui n’a jamais été appliqué, les syndicats, cette fois-ci, ont mis en garde Deby et son gouvernement. Ils ont déjà montré à plusieurs reprises qu’ils sont capables de se remobiliser et de se faire craindre par le pouvoir.