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Transports en commun : la gratuité s’impose
Depuis le 1er septembre, les transports publics sont devenus entièrement gratuits dans l’agglomération de Dunkerque, aussi bien pour les 200 000 habitants que pour tous les autres usagers.
C’était déjà le cas depuis trois ans durant les seuls week-ends, avec une hausse spectaculaire de 50 % de la fréquentation. Parallèlement à la gratuité, le maire et président de l’agglomération promet une amélioration du réseau en termes de fréquence, de nombre de lignes de bus et de confort. Il affirme que les impôts n’augmenteront pas : le manque à gagner, environ 8 millions d’euros par an, sera couvert par l’augmentation de la taxe transport payée par les entreprises, ArcelorMittal et la centrale nucléaire de Gravelines entre autres.
Les avantages de cette gratuité, déjà effective dans un certain nombre de villes moyennes comme Niort, Gap, Aubagne, Compiègne ou Châteauroux, sont évidents : faciliter les déplacements de tous, en particulier ceux des personnes à faible revenu, supprimer toutes les opérations liées à la perception et au contrôle des tickets, diminuer le poids de la voiture individuelle dans les déplacements, améliorer la qualité de l’air, etc.
Alors pourquoi la gratuité ne s’impose-t-elle pas à toutes les villes ? Dans sa plaquette intitulée « La gratuité dans les transports publics urbains : une fausse bonne idée », la chambre patronale du secteur, l’Union des transports publics et ferroviaires, s’essaye à l’expliquer : « Tous les économistes sont unanimes sur ce point : ce qui est gratuit n’a pas de valeur... Un des risques de la généralisation de la gratuité d’un réseau est le peu de considération des usagers (ils ne sont plus des clients) pour le réseau de transport », ou encore : « La gratuité ne favorise pas la prise de conscience du coût de la mobilité. »
Sans être aussi caricaturaux, nombre de maires ou de présidents d’agglomération restent opposés à la gratuité en invoquant des problèmes de budget. « Si ce ne sont pas les usagers qui paient, ce seront les contribuables », disent-ils en substance. Ou encore ils mettent en avant la complexité des problèmes des très grandes villes, dont le réseau de transport n’est pas comparable à celui des petites. Mais le problème est pourtant le même, en plus aigu encore.
La mise en place de transports en commun nombreux, de bonne qualité, fréquents et gratuits pour les usagers est un problème de budget, et donc de choix, concernant les dépenses et ceux qui doivent les assumer, par exemple le patronat, qui en a besoin pour l’acheminement de ses salariés.
La société, l’environnement, tous les individus gagneraient à une politique de gratuité et c’est cela qui compte.